Du Brésil, on dit que c'est le pays du football. Quoi qu'on en dise après la demi-finale du Mondial 2014, la radio m'a fait découvrir comment le football n'est pas toujours uniquement un sport de milliardaires. Socrates est un joueur brésilien, mort d'alcool et de tabac il y a deux ans, qui a marqué la fin de la dictature au Brésil, lui qui affichait sur son maillot le mot Democracia, qui célébrait ses buts en levant le poing droit. L'équipe des Corinthians choisit l'autogestion dans les années 1980. Socrates déclarait : « Quatre-vingt-dix pour cent des joueurs ont une condition de vie inhumaine. Soixante-dix pour cent gagnent moins que le salaire minimal. Si les joueurs l’acceptent, [les dirigeants] sont paternalistes. Sinon, ils sont autoritaires. » Les Corinthians ont exprimé la contestation du système : « Nous exercions notre métier avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se disputait dans un climat de fête [...] Sur le terrain, on luttait pour la liberté, pour changer le pays. Le climat qui s’est créé nous a donné plus de confiance pour exprimer notre art. »
Aujourd'hui, les règlements de la FIFA et la mondialisation du football rendent quasiment impossible cette démarche.
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