Couple mythique -à mes yeux du moins- du cinéma français dans la vraie vie, Charlotte Gainsbourg & Yvan Attal aiment visiblement autant se retrouver à l’écran que j'ai plaisir à les retrouver jouer ensemble, et j'ai d'excellents souvenirs d'Aux yeux du monde et de Lola Ect, deux très beaux films dans lesquels ils se donnaient la réplique.
C'est pour cela que j'ai été revi de voir qu'ils rejouaient ensemble, pour la première fois depuis longtemps en ce début d'année 2014 devant les caméras de Michel Spinosa ( auteurs entre autres de Anna M ou la parenthèse enchantée), a fortiori pour une troublante histoire aux portes du surnaturel.
Si j'ai raté leurs retrouvailles en salles, je n'ai pas manqué l'occasion de visionner en DVD ( le film sort le 12 juillet) dans lequel Attal et Gainsbourg jouent un couple, mais on comprend vite au moment où le film commence que c'est un couple qui se sont beaucoup aimé puis beaucoup déchiré, avant que la femme décède mais non pas en France, mais en Inde où elle était partie fuir son mari, après un drame vécu ensemble.
Et comme j'ai dit que l'histoire comportait une part de surnaturel, on a droit à un esprit hantant une jeune mariée indienne qui avait cotoyé Charlotte Gainsbourg dans les derniers instants de sa vie .Cette jeune Indienne tamoule, Gracie, se dit en effet possédée par un « pey », un esprit mauvais qui la tourmente et qui ne serait autre que celui de la Française défunte.
Bref, voilà un scénario très ambitieux qui mélange réalisme psychologique à la française avec une envolée indienne,un voyage dans un pays que l'on connait mal, à travers ses croyances et ses rites, proprement envoutant et dépaysant.
Et en dépit de quelques longueurs, notamment dans l'aspect documentaire du film, et surtout dans sa dernière partie, "Son Epouse" réussit parfaitement ce délicat alliage.
Le long métrage de Michel Spinosa est avant tout un voyage, à la fois au coeur des tréfonds de l'âme humaine, et également dans cette Inde loin des clichés et des cartes postales, une Inde vibrante et authentique. On pense un peu au chef d'oeuvre de Jean renoir "Le fleuve" ( voir ma chronique ici) qui lui aussi avait su saisir l'âme de ce pays si déroutant pour un occidental.
Mais le film réussit également les difficiles flashbacks tout au long du film nous permettant de mieux saisir les tenants et aboutissants de cette histoire d'amour, et qui nous font découvrir le voyage qu'avait entrepris Catherine : ses souffrances, ses tourments, le pourquoi de sa mort et comment son veuf peut réussir à se faire pardonner pour qu'elle soit libérée, par dela la mort.Bref, son épouse, en plus d'être une belle ode à l'Inde, est peut etre avant tout une très belle histoire d'amour aux riches et subtils protagonistes. Le film n'est peut etre pas à 100% abouti, mais malgré ses petites maladresse, je vons conseille fortement d'accompagner Michel Spinosa et ses personnages, et d' entreprendre avec eux ce beau et singulier voyage.Son épouse - Bande-annonce (VF)
BONUS
- Repérages filmés et commentés par Michel Spinosa (11mn)
- Entretiens avec les possédés du sanctuaire de Sendapettai (Tamil Nadu – 10mn)
- Bandes-annonces