Oui aux salles de shoot, non aux clopes !
Branle-bas de combat place du politiquement correct ... euh pardon ... place de l'Hôtel-de-Ville de Paris.
Pour satisfaire aux conclusions impénétrables d'un débat «au sein de sa majorité» (sic) - le genre de discussions qui échappent à toute raison étrangère aux tractations entre Verts, Communistes et Socialistes parisiens - Anne Hidalgo a décidé d'expérimenter l'interdiction de fumer dans un jardin parisien, fusillé sans doute pour l'exemple. C'est dans l'air du temps, avec ces célébrations de la Grande guerre qui commencent ...
Cette fatwa anti-tabac est naturellement le prélude à une interdiction généralisée, tant il est vrai que le Moloch qui veut votre bonheur malgré vous ne le désire pas à moitié. Il lui faut se préoccuper de votre santé TOTALEMENT, car il est, voyez-vous, totalitai ... ah! Je m'égare à nouveau.
Qu'importe si la fumée de cigarette dans un espace public aussi vaste et ouvert qu'un jardin se dilue dans l'atmosphère jusqu'à la rendre anodine à vingt centimètres du fumeur au bout de quelques secondes. L'important est de tout contrôler, n'est-ce pas?
Le pouvoir, surtout s'il est socialiste, c'est à dire animé par la poursuite du bien du plus grand nombre pourvu qu'il soit électeur et vote dans le bon sens, s'arroge le droit de distinguer, de trier le bon grain de l'ivraie, la bonne et la mauvaise substance.
Car que croyez-vous que la mairie de Paris fasse, au moment où elle entreprend d'interdire le tabac dans les lieux publics ouverts? Elle continue son lobbying pour que la loi soit modifiée et lui permette d'ouvrir une salle de shoot, hautement subventionnée, où les drogués pourront se piquer à l'abri des foudres de la justice et des contrôles de la police.
Car que croyez-vous que la mairie de Paris fasse, au moment où elle entreprend d'interdire le tabac dans les lieux publics ouverts ? Elle continue son lobbying pour que la loi soit modifiée et lui permette d'ouvrir une salle de shoot, hautement subventionnée, où les drogués pourront se piquer à l'abri des foudres de la justice et des contrôles de la police.
Ainsi, la mairie interdit la consommation de tabac mais facilite celle d'héroïne et de cocaïne, allant même jusqu'à prévoir d'engloutir des millions d'euros pour ce faire.
Sentant bien qu'il y a quelque chose de vicié dans cet air de politique municipale, Anne Hidalgo cherche un deuxième motif, budgétaire cette fois: le coût du ramassage des mégots est prohibitif! Mais comment l'isoler dans les dépenses d'un service public de nettoyage dont l'impéritie est de plus en plus évidente aux yeux et aux nez des Parisiens, tant les rues de la capitale sont désormais crasseuses?
Au même moment, on apprend que celui du chantier des Halles va dépasser le milliard d'euros pour la construction d'un gigantesque bubon à deux pas de Saint Eustache, un ignoble centre commercial dont la particularité sera qu'il est le seul de son genre à être financé par les contribuables. Comme Anne Hidalgo a trempé dans ce ratage monumental, elle ne s'en émeut naturellement pas et préfère s'offusquer des quelques dizaines de milliers d'euros que les mégots infligent au budget de la ville.
Pour être logique, elle ferait mieux de s'en prendre aux chewing-gums, dont les marques fantômes ornent le moindre mètre carré du bitume des trottoirs parisiens.
Tout cela nous promet une répression à la singapourienne, où vous risquez la prison ferme pour la moindre incartade dans la rue. A la différence près que Singapour est une cité-état dont la gestion est un modèle de rigueur et d'efficacité, tout le contraire de celle d'Anne Hidalgo et de son prédécesseur, Bertrand Delanoë.
Bertrand Delanoë ... vous vous souvenez, l'homme qui a dilapidé 20 milliards d'euros en 13 ans en dépenses de logement clientéliste, d'aménagements urbains grotesques et de fête à neu-neu-bo-bo? Au point désormais qu'Hidalgo, malgré la hausse massive des impôts et de la dette, bat la campagne pour trouver des centaines de millions d'euros.
Bah, qu'à cela ne tienne. Fulminant dans leurs voitures, au milieu des embouteillages aggravés par la mairie, les fumeurs continueront de s'intoxiquer eux-mêmes pour tenter de se calmer en grillant quelques cigarettes. Cela ne se voit pas et n'est pas support à une action de communication, horizon indépassable de cet abêtissement complet de la gauche dans le festivisme, que j'ai nommé delanoisme.
Mais quand la politique ne vaut plus que par quelques clopinettes ...