La Serbie a officiellement obtenu son statut de candidat à l’entrée dans l’Union Européenne le 2 mars 2012. Cette décision du Conseil Européen vient récompenser Belgrade pour les efforts de réconciliation accomplis pour mettre un terme à la décennie des guerres d’ex-Yougoslavie. Au-delà du geste politique, l’intégration européenne est souvent considérée en économie – pour les anciens pays de l’Est – comme l’aboutissement du processus de transition du communisme au capitalisme (passage d’une économie centralisée, planifiée, à une économie de marché). Les retards qu’enregistre la Serbie tant dans son processus d’intégration européen que dans sa transition économique laissent néanmoins songeur. Les guerres des années 1990 ont en effet eu un effet dévastateur sur l’économie serbe. Le démantèlement de la Yougoslavie ainsi que les embargos ont eu raison de la transition économique engagée après la mort de Josip Broz Tito. Lors des bombardements du printemps 1999, 62% des infrastructures de transport sont endommagées, et 80% des capacités de raffinage sont détruites. L’inflation a poussé les populations à avoir massivement recours au marché noir dans une atmosphère où la contrebande faisait légion. L’oligarchie en place profitait du vide étatique pour s’enrichir, dans une Serbie isolée de la scène internationale.
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