Le conte de la Princesse Kaguya / Isao Takahata – Studio Ghibli

Publié le 07 juillet 2014 par Ahina @JulAhina

Le conte de la Princesse Kaguya, d’après le Conte du coupeur de Bambous / Scénario réalisation Isao TAKAHATA

Dans nos salles depuis le 25 juin 2014,

Le conte de la Princesse Kaguya est le dernier né du célèbre studio d’animation japonais Ghibli

« Pousse de bambou ! »

Un couple de paysans vit dans une petite maison au fin fond de la campagne japonaise. Le vieil homme, coupeur de bambou, fait une bien étrange découverte alors qu’il vaque à son labeur quotidien. Au cœur de sa bambouseraie, il découvre une toute petite princesse, pas plus grande que la paume de sa main, dans une tige de bambou. Elle est si lumineuse, si jolie, semble si douce. Immédiatement épris de cette créature miniature, le coupeur de bambou ramène la petite poupée chez lui pour la montrer à sa femme. Dès qu’elle franchit le seuil de la maisonnée, la poupée se transforme en bébé. Un bébé tout de suite adopté, choyé, aimé par le couple qui n’a pas d’enfant.

Une enfant magnifique, qui conquiert immédiatement quiconque pose son regard sur elle, par sa beauté, son joli sourire et sa bonne humeur permanente. Mais aussi une enfant bien étrange qui grandit bien plus vite que n’importe quel bambin de son âge. Une croissance si rapide qu’elle lui vaudra le surnom de « Pousse de Bambou » par les enfants du village.

Nouveau miracle de la nature, l’or et les soieries précieuses surgissent des tiges vertes aussi inopinément que la jeune enfant. Il interprètera ces cadeaux comme la volonté du ciel : si on lui a confié cette enfant, offert ces étoffes somptueuses et cet or en abondance, c’est forcément parce qu’il doit faire d’elle la princesse dont elle est l’incarnation vivante. Cette vie de paysan ne peut lui convenir !

A-t-il raison… A-t-il tort… Interprète-t-il ces cadeaux comme il le devrait, ou se fourvoie-t-il alors que tout cela lui paraît pourtant si limpide ?
Le départ pour la capitale ne tardera guère. Désormais, celle que l’on appellera bientôt « Princesse Kaguya », va devoir affronter la vie citadine avec tout ce qu’elle implique. Son omniprésent besoin de contrôler, de posséder, de richesse, la fourberie et le mensonge des hommes.

Le Conte de la Princesse Kaguya

Ravissant

Ce film d’animation est vraiment de toute beauté. Ravissant, charmant, d’une légèreté toute nippone, on y reconnaitra la main de l’artiste japonais dès les premières minutes. Une enfant née dans une tige de bambou ? Merveilleux et surréaliste. Et alors ? Nul besoin de question. Nul réel besoin de réponse. Les choses sont ainsi, le Conte retrouve l’essence même de ce qu’il doit être : merveilleux et poétique, songeur, drôle, parfois triste, mais qui se suffit à lui-même.

C’est un trait que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres japonaises, et dans pratiquement tous les films d’animation Ghibli. C’est fantastique et il n’y a pas besoin de plus. Vous ne comprenez pas ? Y-a-t-il vraiment besoin de toujours tout expliquer ? De toujours tout comprendre ? Ghibli répond bien souvent non à cette question.

Différents des graphismes des œuvres du maître Miyazaki, Isao TAKAHATA, réalisateur du très célèbre Tombeau des lucioles (火垂るの墓) mais aussi de Pompoko 平成狸合戦ぽんぽこ et Only Yesterday おもひでぽろぽろ, et Riko SAKAGUCHI, nous offrent un chara-design et des décors à la ligne fine et délicate. Telles les planches d’un dessin ancien aux traits de crayons épurés, sur lequel le temps n’aurait nulle emprise, ce film est une véritable petite merveille artistique.

L’animation, les couleurs, les dessins. Tout est beau, tout est fort, tout n’est que poème et harmonie, même dans les scènes les plus troublantes. La musique de Joe HISAISHI, compositeur de Le vent se lève 風立ちぬ et Ponyo sur la falaise 崖の上のポニョ de Hayao MIYAZAKI, saupoudre le scénario de vibrations qui l’accompagnent à merveille, s’incorporant à l’animation sans la surcharger ou la couvrir à aucun moment.

Moi qui suis généralement très critique sur les doublages français de film japonais, j’ai vraiment été étonnée par la qualité du doublage de ce film. Les voix sont belles et justes, ne sonnent jamais faux. Une vraie belle surprise de plus.

Le Conte de la Princesse Kaguya

Un peu d’histoire

Ce film d’animation est tiré d’un conte considéré comme le plus ancien texte narratif de l’archipel. Le conte du coupeur de bambou aurait été écrit à l’époque de Heian (Xe-XIe siècle), ce qui se ressent dans l’époque retranscrite dans l’histoire, par une femme dont le nom de cour était Murasaki SHIBIKU. La plupart des informations sur le sujet déclarant que ce texte lui a été « attribué », il semble qu’aucune véritable certitude ne permette de l’affirmer sans le moindre doute.

En conclusion

Courez voir ce film..! Si vous aimez l’animation japonaise ou ce pays tout simplement, vous n’avez même pas de question à vous poser. Si le cinéma ou l’animation japonaise ne vous transcendent pas, vous risquez sans doute de trouver quelques longueurs toutes nippones dans les 2h17 que dure ce film. Mais honnêtement essayez de ne pas vous laisser démotiver pour cela, car ce film est un petit bijoux qui vaut vraiment la peine d’être vu.


Le Conte de la princesse Kaguya
Le Conte de la princesse Kaguya Bande-annonce VF

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