Avec Transcendance, Wally Pfister réalise son premier film après avoir collaboré notamment, avec Christopher Nolan dans sa trilogie Batman ou dans Inception. Il est ici question du développement de la science et plus particulièrement du développement de l’intelligence artificielle. Pour faire court, un brillant scientifique, Will Caster (Johnny Depp), mène des recherches en vue de créer la première intelligence artificielle, un programme informatique, nommé PINN, qui aurait, en plus d’une capacité de réflexion infinie, une conscience de soi. Suite à un attentat perpétré par un groupe anti-IA mené par Bree (Kate Mara, que l’on retrouve aussi dans House of Cards), il est condamné à mourir de ses blessures. Sa femme, Evelyn (Rebecca Hall), qui refuse de le perdre, pense pouvoir le sauver en téléchargeant sa mémoire dans un ordinateur. Bien sûr l’opération réussie, mais est-ce bien Will qui se trouve dans la machine ?
Joseph Tagger (Morgan Freeman), l’agent Buchanan (Cillian Murphy) et Evelyn Caster (Rebecca Hall) perçant les intentions de l’ordinateur (Johnny Depp)
Le film surfe ainsi sur les problèmes philosophiques que suppose la conscience, l’existence de l’âme… Mais c’est aussi un film sur la science en général et son éthique. Le développement technique de l’Humanité ne semble pas avoir de limites. Les chercheurs de part le monde, effectuent tous les jours de nouvelles avancées dans les Mathématiques, la Physique, la Médecine… On parle de plus en plus de nanotechnologies… ou des imprimantes 3D. A travers l’intrigue du film, on a quand même l’impression d’une certaine dénonciation de la science et du progrès technique, très en vogue actuellement, avec le retour en force de la religion et de l’irrationnel (voir le développement des extrémismes religieux de tous bord ou les théories complotistes à la sauce « Alien Theory »). Beaucoup seront tentés de répondre à la question : les scientifiques sont-ils responsables des applications de leurs découvertes ?
Bree (Kate Mara), leader d’une organisation terroriste anti-technologie
Le deuxième point noir du scénario est sa conception du changement. En effet, Will est un vrai rat de laboratoire, ce qui se passe dans le monde lui importe peu, il vit dans sa bulle. Par contre sa femme, elle, à un vrai désir de changer le monde, de le rendre meilleur, débarrassé de la pauvreté, de la maladie… On se rend compte au cours du film que Johnny Depp veut réaliser le rêve de sa femme, mais à quel prix ? Celui du contrôle de l’Humanité ? Un monde meilleur ne pourrait-il être que le fruit du flicage et de la surveillance ? On a quand même l’impression que pour le réalisateur, il n’existe que deux choix, le monde tel qu’il est, avec son lot de guerres et de catastrophes, ou un autre monde, qui tiendrait dans ce que les historiens mainstream appellent « totalitarisme », un monde d’asservissement complet, prélude à une grande catastrophe, renvoyant l’Homme à l’âge de pierre. Ne peut-il pas y avoir un monde d’épanouissement pour tous les hommes et les femmes de cette planète ?
La Transcendance, le contrôle de l’humanité commence…
Ce film de science-fiction, qui se veut prophétique, a donc clairement son parti-pris. Bien sûr c’est un film intéressant, sans être un chef-d’œuvre du septième art, bien aidé par des acteurs de renom comme Morgan Freeman, représentant une fois de plus, la voie de la sagesse.
Thomas Waret
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