Une fois n’est pas coutume, l’article qui suit n’est pas de moi. Il s’agit d’une traduction (par ma pomme, ce n’est pas évident, holala, n’hésitez pas à me corriger ) d’un article d’une entrepreneuse autrichienne du solaire à propos d’Energiewende.Pourquoi le publié-je ? Tout simplement, parce que, si j’ai souligné dans mon précédent article sur la transition allemande combien l’Energiewende reste plébiscité par les Allemands, malgré les paradoxes et les scandales, j’ai fait l’impasse sur l’intéressante réappropriation citoyenne de la question de la production énergétique.Cet état de fait n’est pas sans poser question ni causer des blocages forts, c’est ce que vous allez pouvoir lire ci-dessous…
Le monde d’aujourd’hui est fossile !
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2011, source: Wikipedia, Photo: (c) energiefacetten / Jan Ulrich VolkertDans le débat plein d’émotion sur l’"Energiewende" et la «EEG» (loi sur les énergies renouvelables) en Allemagne, beaucoup ont tendance à oublier la situation actuelle de l’énergie en Allemagne, en Autriche et dans le monde en général. Tous ces systèmes d’énergie sont encore très dominé par les combustibles fossiles. Même si le pourcentage est "seulement" de 70% en Autriche, les énergies non renouvelables en Allemagne représentent encore une énorme part de 87,8% de la consommation d’énergie finale .Pardonnez-moi l’usage des chiffres de 2011, seule l’Allemagne maintient à jour la publication de ses productions énergétiques. Pour l’Union européenne, l’Autriche et le monde, cela semble être une tâche impossible. Des chiffres comparables sont particulièrement difficiles à trouver. La situation actuelle sera au-dessous ou au-dessus des chiffres mentionnés dans le graphique de quelques points, mais cela ne change pas le message essentiel qui est que le monde est encore très dépendant des combustibles fossiles en 2013.
L’énergie est le véritable centre du pouvoir dans le monde
Ce que beaucoup ne réalisent pas est que, en plus du secteur financier, le secteur de l’énergie siège aussi dans les couloirs du pouvoir. Dans de nombreux pays, les services publics sont les entreprises les plus rentables et très souvent la propriété ou au moins co-propriété de l’Etat.Voici juste un extrait de la valeur de marché des plus grandes compagnies d’électricité en mars 2012 (source :Statista).GDF SuezFrance58,3 milliards de dollars US
E.ONAllemagne49,1 milliards de dollars US
EDFFrance45,7 milliards de dollars US
EnelItalie35,4 milliards de dollars US
RWE GrouAllemagne29,9 milliards de dollars US
Duke EnergyUSA28,10 milliards de dollars US
CEZ GroupRépublique Tchèque23,3 milliards de dollars US
Si ces services publics était la seule propriété de l’État, l’argent retournerait d’une manière ou d’une autre dans la société. Mais ce n’est généralement pas le cas, il va plutôt dans les poches de cadres très bien payés des co-propriétaires privés.Je ne sais pas si vous connaissez l’aphorisme des politiques qui affirme n’agir que pour servir le public et non pour l’argent, car ils gagneraient beaucoup plus dans le secteur privé. J’ignore s’il y a que les autrichiens pour dire cela, mais j’ai toujours l’habitude de me demander de quel genre de travail du secteur privé ils parlent. Un membre du gouvernement officiel en Autriche gagne environ € 17 000 brut par mois, un salaire que les citoyens ordinaires qui travaillent dans le secteur privé ne peuvent que rêver. Avec un salaire mensuel de 5 000 € vous pouvez déjà vous considérer comme très bien payé.Eh bien, après quelques années dans le secteur de l’énergie, je pense que j’ai maintenant une vague idée de ce que ces hommes honorables ont en tête. Ils évoquent sans nul doute les très convoités échelons supérieurs des sociétés de la finance ou de l’énergie, où non seulement quelques «dérisoires» 17 000 € mensuels sont versés, mais aussi quelques millions en bonus. Il est très commun que d’anciens politiciens obtiennent de tels postes. L’exemple le plus connu est notre ancien Chancelier Wolfgang Schüssel, qui est maintenant au conseil d’administration de RWE.Il est clair que le monde politique et le secteur de l’énergie travaillent à l’unisson et que les bénéfices sont bien distribués. Mais voilà maintenant qu’arrivent ces misérables énergies renouvelables qui veulent rebattre les cartes.