The Tiour of Essex

Publié le 08 juillet 2014 par Pomdepin @pom2pin

Encore le Tour de France, ou the Tiour of Frâânce, avec l’accent, et pourtant, malgré l’engouement délirant des anglais, je n’arrive toujours pas à m’enthousiasmer pour les exploits vélocipèdiques d’une poignée d’agités casqués, épilés, exhibitionnistes (vous avez vu leurs espèces de shorts? Ils n’ont pas les moyens d’en acheter un à leur taille, ils sont obligés de piquer le pantalon de leur petit neveu?) et probablement daltoniens, vues les couleur flashy de leur t-shirts.


(Essexchronicle.co.uk : qu’on ne vienne pas me dire que les anglais n’aiment pas les français. Il y avait une multitude de maisons décorées de drapeaux français!)

Hier, les valeureux cyclistes sont partis de Cambridge, ont pédalé sur les routes de mon comté, l’Essex (comme ça tout le monde sait qu’on est a côté du Cambridgeshire, notre université est peut être moins connue que la leur, mais nous on a la mer, nananereuh!…je deviens encore plus chauvine que les natifs…) pour finir à Londres, en passant faire coucou à ma copine Lady So et à la reine. D’ailleurs, comment Elisabeth qui choisit toujours la couleur de ses tenues pour être vue le plus possible dans la foule, a-t-elle pu faire avec la concurrence des pédaleurs bariolés en fluo? A part se mettre un gyrophare sur le chapeau, je ne vois pas.


(The gazette, le journal de Colchester, c’est subtil, si vous regardez bien les roues, il y a marqué ESSEX. Qu’est ce qu’on s’amuse!)

Les habitants de l’Essex étaient déchainés.Youpi! Une foule de gens d’habitude calmes et sains d’esprit a envahi les bords de la route tôt le matin, puisque beaucoup avaient pris un jour de congés pour l’événement. Les enfants des écoles ont fait le déplacement, c’est du délire. Un headteacher, un directeur d’école, a même eu l’idée saugrenue d’inviter tous les élèves et enseignants dans son jardin, sa maison étant sur le parcours. C’est beau, l’inconscience. Mon école, toute fière de compter dans ses rangs une française (c’est très à la mode depuis deux jours) m’avait même proposé de faire un cours sur le Tiour of France en assembly, c’est à dire devant tout le monde réuni dans le hall, avec écran géant derrière pour suivre les cyclistes en direct. Ah. C’est bête, j’étais encore un peu malade, ça aurait été avec plaisir, vraiment…

Mais je dois être la seule du comté à ne pas avoir cédé à la folie du Tiour. Le journal local (la mondialement connue Colchester Gazette) donnait même des conseil dans son édition spéciale:

-arriver en avance. Ça aurait été ballot de manquer le début des réjouissances. Du coup, les spectateurs campaient sur les trottoirs dès 8 heures du mat. Et comme il faisait chaud, ils se sont désaltérés. A la bière apparemment. C’est sur, l’événement n’a pu qu’y gagner en élégance et délicatesse.


(BBCessex, tous les journalistes régionaux sont mobilisés, ça ne rigole pas)

-se garer loin: de toute façon, les routes étaient barrées dans tout le comté. Ce n’était pas le jour pour aller se balader.

-amener un pique nique, pour digérer la bière probablement.

-s’entraîner à attraper les somptueux cadeaux publicitaires jetés en pâture joyeusement depuis la caravane, ça aurait été bête de manquer le porte clé de ses rêves. Sans entraînement, on risque l’accident, un reporter courageux de Essex Chronicle a été assommé par une boîte de thé! C’est fou, il s’en passe des choses sur la route du Tiour…j’en baille d’émotions.


(Essex Chronicle. Ça ne vous donne pas envie de poireauter 4 heures dans un fossé au milieu d’un foule d’imbéciles de passionnés pour voir passer ça?)

-parler français. C’est sûr, ils ont pu l’apprendre avant hier soir. Ça tombe bien, il n’y avait pas foot, il fallait s’occuper.


(BBCessex.co.uk)

Une journaliste imbécile probablement londonienne, de BBC Essex a osé dire que le Tiour of France est la chose la plus excitante qui se soit passée dans mon comté depuis 10 ans. On voit bien qu’elle n’a jamais été à la fête de l’huître.


(BBCessex.co.uk: la francophilie ambiante n’empêche pas de garder un humour très british!)

Ce billet est paru aussi sur be MAD, le blog des sportives anonymes.