C’était la première légende du ballon rond et c’est donc plutôt logique que celle-ci soit la première à nous quitter. En effet, Alfredo Di Stefano, né le 4 juillet 1926, est décédé hier le 7 juillet 2014 du côté de Madrid. Si le nom de Di Stefano est connu de tout bon connaisseur du ballon rond, c’est surtout du fait de ses exploits au Real Madrid dans les années 50 et des 5 Coupes d’Europe des clubs champions remportées consécutivement avec la Casa Blanca de 1956 à 1960. Mais mis à part ça et vu l’époque à laquelle régnait l’attaquant, il y a beaucoup d’inconnus sur l’histoire de ce footballeur exceptionnel. Ainsi, E-TV Sport vous propose 10 anecdotes qui vous permettront d’en savoir plus sur la carrière de la première vedette du football!
L’homme aux 3 maillots nationaux
Di Stefano est un des rares joueurs à avoir porté les couleurs de trois sélections nationales différentes. Il a d’abord disputé six matches avec l’Argentine, son pays d’origine, puis quatre avec la Colombie (mais les rencontres n’ont pas été homologuées par la Fifa) et enfin 31 avec l’équipe d’Espagne, son pays d’adoption.
La malédiction de la Coupe du monde
Alors que son palmarès est immense (5 Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1956, 1957, 1958, 1959 et 1960 et 8 championnats d’Espagne en 1954, 1955, 1957, 1958, 1961, 1962, 1963 et 1964), il n’a jamais pu jouer le moindre match de Coupe du monde. En 1950 et 1954, l’Argentine a boycotté le Mondial. En 1962, il était dans le groupe espagnol mais blessé, n’a pas pu défendre ses chances.
Une grève le pousse à l’exil
C’est en raison d’une grève des footballeurs argentins en 1948 qu’il décide de rejoindre la Colombie sans honorer son contrat avec River Plate. Il défendra les couleurs du club de Millonarios de Bogota durant cinq ans avec un salaire multiplié par dix! Là-bas, il marque 267 buts en 294 matches. Les plus grands clubs européens vont lui faire les yeux doux.
Un surnom en commun avec Fabien Barthez
Di Stefano a eu plusieurs surnoms mais deux ont réellement marqué sa carrière. Le premier, «La Flèche blonde» lui avait été attribué en référence à sa chevelure et sa vitesse phénoménale. Mais le temps a fait son œuvre et en fin de carrière, les supporters finissent par l’appeler le «Divin chauve».
Présent sur grand écran
Alfredo Di Stefano a fait plusieurs apparitions au cinéma. La première dans « Con los mismos colores », un film argentin en 1949, avant de participer à de nombreux films documentaires sur le Real Madrid. En 1956, on l’aperçoit dans « Saeta Rubia ». Il y joue son propre rôle.
Pas au Barça du fait de Franco?
Légende du Real Madrid, il aurait dû atterrir chez le grand rival, le FC Barcelone. Pour faire court: en 1953, les Catalans tombent d’accord avec son club formateur River Plate chez qui il devait revenir après son «exil» en Colombie alors que le Real Madrid a négocié avec Los Millionarios de Bogota en surenchérissant. S’estimant dupés, les dirigeants du Barça ont alors l’intention de vendre le joueur à la Juventus Turin sans le prévenir. L’attaquant apprend la nouvelle et pique une colère noire. Un médiateur de la Fifa trouve alors une solution surréaliste en coupant la poire en deux: Di Stefano jouera pour le Real Madrid en 1953-1954 et 1955-1956, et pour le Barça en 1954-1955 et 1956-1957. Après d’âpres négociations, le Real raflera finalement la mise. Une légende raconte que le général Franco, supporter du Real, est intervenu personnellement pour trancher en faveur de son club de cœur…
Eusebio, fan d’Alfredo
Preuve de l’immense popularité de Di Stefano, Eusebio, autre mythe du ballon rond, a raconté qu’à l’issue d’une rencontre Benfica-Real Madrid (5-3), il n’avait eu qu’une idée en tête: sauver le maillot de l’attaquant madrilène qu’il venait d’échanger. «J’avais mis le maillot de Di Stefano dans mon short et je craignais que quelqu’un ne me l’arrache!», a-t-il confié.
La vieille
A l’issue de sa carrière, Di Stefano a élevé dans son jardin une statue dans représentant un ballon avec l’inscription «Gracias vieja» («Merci la vieille»). C’est ainsi qu’il surnommait le ballon de foot.
Di Stefano kidnappé
Il est enlevé le 26 août 1963 par un révolutionnaire vénézuélien au cours du Tournoi mondial des Clubs à Caracas. Il est relâché au bout de deux jours devant l’ambassade d’Espagne. Aucune rançon n’aurait été versée.
Président d’honneur du Real Madrid
Au début de l’ère des «Galactiques» au cours de laquelle le Real Madrid a collectionné les stars sur le terrain, il est nommé président d’honneur du club espagnol.