Un 6 juillet aux allures de novembre, le parc Reine Elizabeth montre un visage tristounet et boueux, un maigre public traîne près de la buvette de Plazey, les échoppes de nourriture n'attire aucun client.
Morne décor aussi maussade qu'une toile de fond utilisée par Simenon pour une enquête du fameux commissaire.
T'as même pas soif, en attendant le concert tu te diriges vers le kiosque où des adeptes du catch congolais se font des mamours ponctués par des soupirs pré-orgasmiques, pas ton truc, tu préfères le catch féminin dans la boue!
19:55' sur le podium les musiciens du Al Paone band peaufinent le soundcheck.
Balance terminée, le sax, un comique, annonce sans rire, that was it, see you next year, ils se barrent tous.
Cinq minutes plus tard, Igor Maseroli, Saxophone - Tommy Del Campo, Double Bass - Marco Cirone, Guitar, des noms d'emprunt, sont tous recherchés par la polizia qui soupçonne des liens avec la mafia , refont leur apparition.
On attend notre drummer Jeluzzo Del Bosco, si jamais il a croisé une belle fille, c'est foutu, on ne le reverra plus.
Fausse alerte, il était au ravitaillement, il n'y avait pas de Chianti, ce sera de la pils.
Le quatuor s'échauffe en envoyant un swing des plus savoureux.
Igor présente ses complices en prétendant que le brave Marco est en fait un bâtard du pape précédent, n'ayant plus assister à un conclave depuis une excommunication injustifiée, tu ne sais plus de qui il s'agit, Pie IX peut-être!
Le chef de la bande se radine, Al Paone en personne, chanteur et pianiste, costard noir, chemise immaculée, cravate noire et pompes assorties.
Zont tous le même tailleur, un gars qui a fringué Frank Sinatra, le coiffeur de Dean Martin leur a refilé un pot de brylcreem, bref, ils sont aussi beaux que les Ritals que tu as vu dans West Side Story.
Un voisin, connaisseur, te souffle, Igor c'est pas un con, il joue avec Buscemi, Jim Cofey et The Muze Jazz Band.
T'avais déjà constaté que les autres n'étaient pas des crabes non plus.
Un gars du FBI indique que le contrebassiste est Tom Van Acker du Muse Jazz Band, Marco Cirone, real name, fait partie de la même clique et n'a rien à voir avec le gars qui conduit une Porsche, quant à l'homme des bois, il est fiché sous le nom de Jelle Wouters et il a été aperçu chez Tour of Duty, comme Marco by the way, ou The Dirty Hips.
Al au piano amorce l' irrésistible 'Buena Sera', Louis Prima applaudit.
Deux titres et t'as pigé que t'as bien fait d'ignorer RTL en prenant l'air à Koekelberg.
Louis bis, l'Italo swing imparable 'Josephina, please no leana on the bell'.
On est déjà quinze à entamer un jive encore timide, ça va pas se calmer avec la suivante, 'Jumping Jive', remember Cab Calloway.
Scatting et autres acrobaties vocales, il ne manquait qu'un tap dancer!
...I' m just a gigolo and everywhere I go
People know the part I'm playing
Paid for every dance, selling each romance
Ooh, and they're sayin'...
à vous Plazey,... I ain't got nobody Nobody cares for me, nobody
Nobody, hey, say...
Pas étonnant que ces maffiosi soient souvent invités pendant les shows burlesques de Radio Modern.
Tu dis, Caroline...ça décoiffe!
Et ça donne soif, darling!
' Carina' de Ferdinando Buscaglione ( 1959).
Bellissima canzone!
Snap your fingers, ladies and gentlemen... this is 'Pennies from heaven', après le jardin d'éden, la jungle 'Sing, Sing, Sing, Gene Krupa on drums, no trumpet mais Johnny Weissmuller dans un numéro de claquettes!
L'assemblée s'est multipliée, Jésus est passé par là, cette messe swing est plus sympa que le sermon du paracco dans la basilique.
Non, il s'appelle pas Camillo.
Pour tutti i ragazzi, ' Girls, girls, girls'... Sailor was a great band!
Al, le rossignol napolitain, non paone c'est pas un paon, engage le doo wop/jive 'Whistle Stop' de Louis Prima .
Tout le répertoire du King of the Swingers va y passer, voici' The Pump Song' et son sax gluant.
Il n'y a pas que Jerry Lee Lewis à s'attaquer aux jeunes pousses...' Much too young', toujours en mode jive.
Changement de style avec le formidable 'I got a woman' de Ray Charles avant de faire les yeux doux à une locale, émue, ' Everybody Loves Somebody Sometimes' du crooner parfait, Dean Martin.
It's time for some genuine rock'n roll, people: ' Shake Rattle 'n Roll' pour revenir à signor Prima et son 'Jump, Jive an' Wail'.
L'ambiance est à son comble, bon nombre de ballroomdancers, en piste depuis plus d'une heure, suent.
La fête continue, '5 months, 2 weeks, 2 days', drum 'n bass soli, puis Al au piano pour un boogie ' Mess Around' et un troisième Ray Charles, ' What I say'.
Si vous le permettez on vous emballe an old-fashioned Italian song , Renato Carosone - Tu Vuò Fa' L'Americano', du Vesuvio swing volcanique.
Même veine, le 'Mambo Italiano' et la canzone calabrese 'O sarracino' aux rythmes cha cha cha.
Allons-y pour le slow qui fait mal, la tarentelle 'That's amore' .
A Napolitan wave in Koekelberg!
Crowdpleaser suivant:'Angelina et naturellement Rocco Granata ne pouvait être omis, 'Marina'.
100' de nostalgie, de plaisir, d'humour..de loin, le concert le plus attractif de ce début juillet!
Plazey rappelle les Ritals limbourgeois pour les bis.
'Volare' ( Nel Blu Dipinto Di Blu), on adore et pour terminer en feu d'artifices , un ' Great balls of fire' explosif.
Le 21 juillet aux Gentse Feesten, don't forget your dancing shoes!