Gaza : Israël réplique, la tension monte" border="0" title="INTERNATIONAL > Gaza : Israël réplique, la tension monte" />
Une nouvelle frappe aérienne vient de toucher le territoire palestinien. ©Suhaib Salem/Reuters
L’armée de l’air israélienne a répliqué contre d’intenses salves de roquettes tirées de la bande de Gaza, en lançant durant la nuit de lundi à mardi des dizaines de raids aériens.Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé qu’une opération aérienne surnommée "haie de protection" (protected edge) a été lancée. "Environ 50 cibles ont été visées dont quatre maisons appartenant à des activistes, des sites de lancement de roquettes, des infrastructures", a précisé le porte-parole. "L’objectif de l’opération est de frapper le Hamas et de réduire le nombre de roquettes tirées vers Israël", a-t’il ajouté. Il a également confirmé que des renforts ont été déployés près de la bande de Gaza "afin d’être prêt à lancer une attaque terrestre en cas de besoin".
"D’autres renforts vont être graduellement mobilisés dans les prochains jours. Les attaques aériennes que nous avons menées ne constituent qu’une étape. L’opération n’a pas de limite de temps", a-t’il poursuivi. Selon lui, le Hamas dispose de quelque 100 000 roquettes dont certaines peuvent atteindre Tel Aviv. Les écoles, les camps de vacances situés dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza ont été fermées mardi. Les habitants ont été appelés à éviter tout rassemblement.
Des responsables des services de sécurité palestiniens ont pour leur part estimé à plus de 70 le nombre de raids aériens israéliens. Selon eux, cinq maisons ont été détruites lors de ces attaques : trois à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza et deux autres dans le nord de la région.La branche militaire du Hamas au pouvoir à Gaza (brigades Ezzedine al-Qassam) a lancé des menaces à la suite de ces raids. Israël "a franchi une ligne rouge en attaquant des maisons. Si cette politique ne cesse pas, nous répliqueront en élargissant le cercle de nos cibles au point de surprendre l’ennemi", ont prévenu les brigades dans un communiqué. L’ex-chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh a dans un communiqué appelé "à l’unité palestinienne sur le front politique et sur le terrain ainsi qu’à une intense coordination et coopération entre tous les membres de notre peuple pour faire face à cette étape critique".
Lundi soir, le Hamas avait tiré des dizaines de roquettes contre Israël. Selon l’armée israélienne, plus de 40 roquettes ont été lancées de Gaza en une heure seulement, dont 12 ont été détruites en vol par le système de défense antimissile Iron Dome au-dessus des villes d’Ashdod et Netivot, dans le sud du pays. D’après la télévision publique, le cabinet de sécurité, convoqué lundi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avait donné son feu vert à l’armée pour "durcir les représailles contre le Hamas". La confrontation s’est intensifiée après la mort de huit combattants palestiniens dans la nuit de dimanche à lundi. Un neuvième est dans un état critique.La télévision a aussi montré des images de dizaines de chars déployés près de la frontière, prêts à intervenir en cas d’offensive contre l’enclave palestinienne. Plusieurs centaines de réservistes ont déjà été mobilisés et l’armée "a la capacité d’en rappeler environ 1 500 autres", avait auparavant déclaré un porte-parole de l’armée. Au total, 80 projectiles de Gaza ont touché le sud d’Israël ces dernières 24 heures, selon l’armée. Un soldat a été légèrement blessé et deux maisons endommagées.
Confronté à cette situation, le Premier ministre israélien ne semblait plus avoir d’autre choix que la force. Dimanche, il avait appelé son gouvernement à la retenue. "L’expérience a prouvé que dans des moments comme aujourd’hui, nous devons garder la tête froide", avait-il lancé à l’adresse de ses ministres les plus belliqueux. Mais cette ligne prudente a poussé le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman partisan d’une vaste opération terrestre à Gaza d’annoncer lundi qu’il rompait son alliance politique avec le parti Likoud de M. Netanyahu.
Dans ce contexte de crise, trois jeunes Israéliens ont avoué le meurtre de l’adolescent palestinien brûlé vif à Jérusalem, qui a causé une émotion considérable et déclenché des violences qui se sont étendues aux localités arabes d’Israël. Six jeunes juifs ont été appréhendés dimanche dans le cadre de cette affaire. Ils sont soupçonnés notamment d’appartenir à une "organisation terroriste", d’enlèvement, d’homicide sur mineur, de possession illégale d’armes et de crime "pour motif nationaliste". Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, avait été kidnappé le 2 juillet à Jérusalem-Est occupée et annexée.FG