Basile et Joshua habitent dans une maison éloignée de la civilisation par un tas de branchages, une crasse permanente et leur misère intellectuelle. Alcooliques, violents, ils sont asociaux et hors-du-monde et de la société. Ces deux vieillards ne sont pas de la catégorie qui donne envie de s’arrêter et de papoter un moment.
Heureusement pour tous. Celui qui croise leur chemin risque de connaître l’enfer.
Théo, lui, ne pensait pas côtoyer un jour, les limbes. Et pourtant quand, à sa sortie de prison, il traverse la France pour se faire oublier, il ne soupçonnera pas une minute ce qui va changer radicalement son existence.
Sa vie n’a pas été toujours évidente. Un frère dur qui le malmenait, un père indifférent, une mère absente. Même si il n’a pas été irréprochable ces dernières années, personne ne mérite ce que vont leur faire vivre les frères paysans sans morale, ni foi, ni loi.
L’impensable ? Pire que ça.
Un roman coup de poing que je ne vous dévoilerai pas plus tant le raconter prend aux tripes et dévoilerait l’essence de ce texte que vous ne pourrez pas lâcher ou que vous ne continuerez pas au-delà d’une dizaine de pages si la narration est déjà trop dure.
Après avoir décidé de continuer, je n’ai voulu qu’une seule chose, le finir le plus vite possible. Cinq jours maximum m’ont suffit à me faire entrer dans la vie des ces hommes qui, rassemblés ici par le hasard et la vie, vont chacun survivre à leur façon.
Un sentiment de malaise, de gêne et d’écoeurement m’ont souvent accompagnée à la lecture de ce roman noir qui raconte avec précision la manipulation, l’asservissement, l’esclavage moderne et l’instinct de survie. Sandrine Collette décrit avec une telle précision les endroits, restreints pourtant, qui enveloppe son lecteur dans une ambiance qui a du mal à nous laisser tranquille même le livre refermé. L’auteure arrive avec brio à nous faire changer d’avis sur le personnage principal! Vous aurez peur, vous serez pris de cette envie de connaitre la suite sans vraiment vouloir, bref, vous serez pris au piège.
Âmes sensibles s’abstenir absolument. Pour les autres, n’hésitez pas. Vous verrez les chambres d’hôtes et les vieux d’une toute autre manière.
Pour ceux qui ont DEJA lu le livre, la très bonne critique de Gérard Collard
Pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre, l’interview de l’auteur
Des noeuds d’acier, Sandrine Collette, Denoël, 2013