Critiques Séries : X-Files. Saison 2. Episodes 13 et 14.

Publié le 07 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

X-Files // Saison 2. Episodes 13 et 14. Irresistible / Die Hand Die Verletzt.


Voici donc deux très bons épisodes, dont l’un qui est absolument brillant et il s’agit de « Die Hand Die Verletzt » à base de magie, de contrôle de reptiles et professeur de SVT qui avait tout de la Ms. Tringle de la série. Mais tout commence avec « Irresistible » ou l’histoire d’un collectionneur de cheveux et d’ongles de corps décédés. Sauf que sa folie va prendre de l’ampleur quand il va commencer à tuer des gens afin d’agrandir sa collection et forcément, il va aussi s’en prendre à Scully histoire de prouver que cette dernière n’a pas eu sa dose au début de la saison et qu’elle avait besoin de se faire encore une fois kidnapper. Mais j’aime beaucoup la manière dont elle reste forte tout de même et Gillian Anderson est tout simplement ravissante, même quand elle se retrouve dans le rôle de la femme kidnappée. Chris Carter, le créateur de la série, nous délivre donc ici un très solide épisode de sa série, alors que le concept du fétichiste des morts a été spécialement créé pour cet épisode. Au début, il avait penser faire de Donnie Pfaster un nécrophile mais finalement cela ne s’est pas fait par la chaîne n’était pas d’accord avec l’utilisation de ce terme (ou même de ce concept). Du coup, X-Files va creuser un peu plus et donner un épisode à la fois pervers et extrême sans pour autant tomber dans la nécrophilie non plus.
Donnie Pfaster va d’ailleurs revenir plus tard dans la série et plus particulièrement dans la saison 7. S’agit donc du second montre de la semaine à apparaitre dans plus d’un seul épisode après Tooms et Pusher. Cet épisode fonctionne terriblement bien car il y a quelque chose de terrifiant chez cet homme qui semble au premier abord propre sur lui. Fringe a d’ailleurs un peu repris de ce genre de concept bien plus tard avec l’homme gentil qui est en fait un gros pervers et de nombreuses séries policières utilisent déjà l’idée d’un homme qui pénètre chez les gens sans leur vouloir de mal en apparence (mais uniquement en apparence). Cet épisode me rappelle aussi énormément de ce que pouvait être X-Files a son meilleur. C’était une série qui pouvait avoir des tas de registres différents dans un seul et même épisode et accessoirement dans une saison. Pour le coup, les deux épisodes dont je vous parle cette semaine ont un lien que vous n’avez probablement pas remarqué mais il pleut au début de chacun des deux épisodes. En effet, les scènes de crime sont découvertes sous la pluie avec dans « Die Hand Die Verletzt » un petit bonus puisque des grenouilles vont littéralement tomber du ciel. Pour en revenir à « Irresistible », on retrouve d’ailleurs énormément de choses de Criminal Minds dans cet épisode ce qui m’a fait un peu bizarre après coup.
Je me demande d’ailleurs sur les séries policières nées après les Experts ne s’inspirent pas de la mécanique de X-Files. Peu importe, cet épisode tente donc de pousser encore une fois Gillian Anderson dans ses retranchements pendant que David Nutter, le metteur en scène, tente de capturer tout cela à l’écran. Et cela fonctionne terriblement bien car en plus de ça, dans cet épisode il n’y a rien de paranormal. Bien au contraire, Donnie Pfaster est juste un peu cinglé dans sa tête mais cela s’arrête là. Petit à petit l’épisode nous prouver qu’au fond il y a encore bien plus à découvrir sur ce cinglé et le tout fonctionne terriblement bien. Surtout que l’épisode ne cherche pas à prendre de pincettes avec nous. La scène des cheveux dans la poubelle par exemple est une scène assez emblématique de cet épisode, prouvant à quel point la montée en puissance de la folie est belle et bien là. Je crois que l’on peut remercier FOX de ne pas avoir voulu faire de cet épisode un épisode sur un nécrophile car finalement, l’épisode est encore plus cinglé qu’il n’aurait certainement été. Parfois, cet épisode ressemble donc à ce que la série policière de CBS a pu faire ces dernières années mais aussi a ce côté John Carpenter-esque voire même David Cronenberg à son époque plus centré sur la folie des hommes.
Cet épisode pourrait donc plus ou moins être décrit comme un film d’horreur. Mais un très bon film d’horreur de 45 minutes. Puis il y a « Die Hand Die Verletzt ». Pour le coup, cet épisode est encore meilleure que le précédent. C’est un épisode qui nous rappel très bien que X-Files est une série aux multiples facettes et cet épisode va donc dans une direction légèrement différente de ce que l’on a l’habitude de voir, sans pour autant nous donner l’impression que la série est différente. C’est un truc qui fait le sel même de cette série et qui fonctionne terriblement bien. La plupart de ce qui se déroule dans cet épisode est loin d’être aussi plausible que bon nombre de cas de la semaine, rendant le truc encore plus intéressant. Car ce que l’on cherche nous, comme Mulder et Scully, c’est une explication. Glen Morgan et James Wong nous délivrent donc un épisode comme ils savent en faire des dizaines. Les deux vont même aller jusqu’à faire des références avec le nom de l’école dans laquelle on se trouve : Crowley High School, référence à Aleister Crowley, dont les théories sur la magie ont choqué ses contemporains et influencé la Wicca. Mais les deux scénaristes signent aussi ici leur dernier épisode avant de la quitter pour produire Space : Above and Beyond.
C’est là que la scène finale a donc un double sens (même s’ils vont revenir plus tard pour écrire quatre épisodes de la saison 4). Côté mise en scène, c’est Kim Manners aux manettes, un homme qui sera l’un des réalisateurs les plus prolifiques de la série mais pour ce qui est de celui-ci, il capture à merveille les regards (et notamment ceux de notre cinglée de professeur). Sans compter qu’il capture aussi la terreur dans le regard des personnages qui sont confrontés aux folies de la semaine. Si l’on creuse un peu plus l’épisode, celui-ci utilise aussi énormément de portes. Que cela soit la porte au début de l’épisode, celle derrière laquelle s’enferme Mrs. Paddock afin de tuer les autres, celle du sous sol où Mr. Ausbury est enfermé et va permettre au serpent de le manger (et le digérer rapidement). Je me souviens de cet épisode. Il m’avait plus marqué que le précédent (et pourtant, côté référence, je vois plus de choses dans le précédent auxquels me raccrocher aujourd’hui). Mais cet épisode m’avait surtout marqué par rapport à cette scène de cours de SVT où la petite bête dans le bac alors qu’ils sont en train de faire une autopsie bouge à nouveau.
C’était une scène qui m’avait terrifié. Je m’en souviens car je regardais plus jeune la série sur M6 avec ma mère et j’avais sursauté au même moment qu’elle. Nous avons aussi le PTA. Je pense que c’est une façon pour les deux scénaristes de se moquer de ces associations de parents d’élèves qui ont peur que leurs enfants voient des trucs qui les terrifient à la télévision, ou bien qui leur montre le mauvais chemin (notamment sur la thématique de la sexualité). Pour le coup, c’est une comédie musicale sur Jesus Christ Superstar qui les a fait monter au plafond. Une thématique bien exploitée tout au long de l’épisode, fonctionnant comme une façon de s’amuser du PTA. C’est en tout cas un brillant épisode qui prouve que les deux scénaristes n’auraient peut-être pas dû quitter la série si tôt et revenir un peu plus tôt (comme en saison 3 par exemple).
Note : 9/10 et 10/10. En bref, deux brillants épisodes de X-Files.