Big Bad Wolves // De Aharon Keshales et Navot Papushado. Avec Lior Ashkenazi et Rotem Keinan.
Ce petit thriller israélien m’a beaucoup surpris. Disons que ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir un thriller à la fois aussi violent et fun. C’est étrange comme sentiment mais cela
fonctionne terriblement bien. L’association de ces personnages incongrus, de cette ambiance presque amusante et de la violence que enrobe le tout surpris. Il y a des moments où le film est si
violent que cela devient insoutenable (j’ai vraiment eu du mal avec certaines scènes) mais cela participe aussi à l’ambiance de ce film. Il est impossible de ne pas faire de rapprocher avec
Prisonners même si Big Bad Wolves est un peu plus amusant. Quentin Tarantino s’est même permis d’élire ce film, film de l’année. Si je ne suis
pas vraiment d’accord avec lui, je trouve que Big Bad Wolves trouve une façon bien originale de parler de meurtres, de pédophiles et d’enquête. La manière dont Aharon
Keshales et Navot Papushado tentent de mettre en avant l’histoire de ces personnages me plait énormément. Surtout ce père qui cherche à avoir des réponses. Tout se met
en place assez rapidement et l’ambiance est tout de suite prenante (notamment grâce à une scène d’introduction des plus étrange et mystérieuse).
Une série de meurtres d’une rare violence bouleverse la vie de trois hommes : le père de la dernière victime qui rêve de vengeance ; un policier en quête de justice qui n’hésitera pas à
outrepasser la loi ; et le principal suspect – un professeur de théologie arrêté et remis en liberté suite aux excès de la police. Forcément, ça ne peut pas donner une enquête classique…
Le scénario est donc agrémenté de surprises et l’on se rend rapidement compte que tout s’imbrique. C’est assez classique finalement et bien que je savais déjà comment le film allait se terminer
au bout d’une bonne demi-heure, Big Bad Wolves parvient malgré tout à mettre le doute au téléspectateur. Il y a quelque chose de terrible aussi et cela se passe dans les
dialogues, à un moment on nous raconte une histoire, un conte, qui est en fait le compte rendu de l’enquête. C’est terrible car à ce moment on se rend compte que cette histoire est bien pire que
l’on ne pourrait le penser. Que le psychopathe qui a pu faire ça est bien plus cinglé qu’il n’y parait (même si la scène de crime au début de l’épisode aide énormément à comprendre que le film se
permet toutes les horreurs). J’ai pu adorer le personnage de Gidi. Tzahi Grad (Tu n’aimeras point) y est sensationnel, tout simplement. En tout cas, on ne
pouvait pas demander mieux de la part du film que de nous plonger dans cette ambiance de folie furieuse terriblement efficace. On retrouve à la fois la folie du personnage mais aussi son
désespoir (après tout, il a perdu sa fille, sa femme ne l’aime plus, il a donc déjà tout perdu).
Petit à petit, le scénario nous permet aussi d’en découvrir un peu plus sur ce qui s’est passé, pourquoi la fille de Gidi a été kidnappée. On va aussi petit à petit en apprendre un peu plus sur
Dror, ce personnage mystérieux et professeur de Bible. Rotem Keinan parvient à incarner la nuance dans son personnage, celle du personnage que l’on ne sait pas déchiffrer. D’un
côté on a envie de croire ce qu’il nous raconte et de l’autre pas du tout. C’est justement ce qu’il y a de plus intéressant dans ce film à mon humble avis. Côté mise en scène, pas de grandes
folies mais une utilisation juste à la fois de ces travellings teinté d’une belle petite musique rythmée (qui ne donne pas l’impression d’être dans un film violent) ou encore de ces gros plans
qui cherchent à montrer l’horreur de ce qui se passe sous nos yeux. Finalement, Big Bad Wolves est donc une très bonne et belle surprise. Mélangeant tout un tas de choses
étranges et de façon plutôt intelligent cela fonction terriblement bien.
Note : 8.5/10. En bref, belle et bonne surprise.