Les énergies vertes au top en 2030

Publié le 07 juillet 2014 par Bioaddict @bioaddict

Bloomberg Energy Finance a publié son rapport sur les perspectives des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial en 2030. Entre 2012 et 2030, les capacités en énergies vertes devraient doubler, pour passer de 5,5 à 10,5 térawatts (TW).
Bloomberg Energy Finance a publié son rapport sur les perspectives des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial en 2030. Entre 2012 et 2030, les capacités en énergies vertes devraient doubler, pour passer de 5,5 à 10,5 térawatts (TW).

Cette montée du renouvelable sera surtout portée par le solaire photovoltaïque et l'éolien, qui devraient progresser respectivement de 1,7 et de 1,3TW, et les deux énergies cumulées pourraient atteindre entre 16 et 18% du mix énergétique mondial. Et bien sûr, ça ne serait qu'un début : les énergies vertes seront alors encore en pleine expansion.

Wind, Water, Sun

En comparaison, les autres énergies vertes ne devraient pas se développer fortement. Il s'agit de l'éolien offshore, qui coûte encore très cher à mettre en place, mais aussi de la géothermie, une technologie intéressante qui consiste à capter la chaleur dans les couches superficielles ou profondes de la Terre, mais qui est loin d'être disponible en tous points du globe. Enfin, le solaire thermodynamique, constitué de panneaux chauffants, ne permet pas la production d'électricité et devrait rester limité dans ses usages. L'hydroélectricité, à l'heure actuelle la première énergie verte de la planète, devrait conserver sa position avec 2TW de capacités dans le monde.

L'hypothèse "Wind Water Sun" (Vent, Eau, Soleil), comme l'a baptisée Mark Jacobson, spécialiste énergie de l'université Stanford, se fonde sur des signaux forts. Les énergies vertes, et notamment le solaire photovoltaïque, ont connu de fortes améliorations de rendements dans les années passées, qui devraient se prolonger à l'avenir. Dans certains pays comme l'Allemagne, le développement des énergies renouvelables a coûté très cher jusqu'à présent, car il fallait subventionner l'achat de l'énergie produite. En France, le solaire, l'éolien et la biomasse sont soutenus par la CSPE, une taxe appliquée directement sur la facture des consommateurs, ce qui contribue aujourd'hui à une forte hausse du prix de l'électricité... Mais d'ici 2030, ce cap sera vraisemblablement franchi pour de bon : les énergies vertes étant devenues rentables, il ne sera plus nécessaire de les subventionner.

Au total, le marché de l'énergie verte devrait peser en 2030 5000 milliards d'investissements, contre seulement 2,7 milliards pour les énergies non renouvelables ! Comment ce marché va-t-il se répartir ?

L'Asie Pacifique à la pointe

Selon le rapport, l'Asie Pacifique représentera alors la moitié du marché des renouvelables. Concrètement, cela revient à l'implantation d'ici 2030 de 800GW de panneaux solaires photovoltaïques, soit l'équivalent de 500 réacteurs nucléaires de dernière génération. Les panneaux équiperont alors pour moitié le sol, et pour moitié les toits des habitations, en symbiose avec l'habitat local. En effet, cette technologie ne produit pas de déchets toxiques, ne consomme pas d'eau douce, et ne représente pas de danger pour les populations, contrairement au nucléaire...

La Chine, qui est déjà le premier fabricant mondial de panneaux photovoltaïques, est déjà en passe de devenir le premier consommateur mondial de cette énergie, grâce une forte hausse de sa demande intérieure. En 2030, elle captera encore la moitié des investissements asiatiques liés au énergies renouvelables.

Une croissance soutenue en Europe

En Europe, la part des énergies renouvelables dans la consommation totale devrait progresser jusqu'à 50% du mix, grâce notamment aux éoliennes terrestres qui progresseront de 6% à 20%. Par ailleurs, les dernières centrales à charbon, qui tournent aujourd'hui à plein régime en période de pic de consommation à cause du prix du charbon actuellement très bas, devraient être remplacées par des centrales à gaz, moins polluantes et dont la production, plus flexible, s'adapte mieux aux variations de production des énergies renouvelables.

Tous ces changements sont encore à l'état embryonnaire en France, qui ne produit que 2,5% de son électricité à partir d'énergie éolienne et photovoltaïque... La grande transition énergétique est encore à venir. Pour les consommateurs pressés, sachez cependant que la plupart des concurrents d'EDF proposent déjà de l'électricité verte. Des offres qui se multiplieront prochainement pour devenir accessibles à de plus en plus de monde.

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