Les initiatives autour de l’audience sociale se multiplient. A l’occasion de la Coupe du monde de football, Publicis a lancé une social data room, en partenariat avec Linkfluence, pour mesurer les conversations autour des rencontres. L’écosystème de la télévision a lui depuis quelques années déjà développé des solutions pour mesurer les interactions autour des programmes : Trendrr, Bluefin Labs, Mesagraph, autant de start up qui proposaient des solutions de metrics spécifiques à l’audience social TV. Aujourd’hui, leurs technologies ont été intégré par Twitter, qui multiplie dans le même temps les partenariats avec des instituts d’audience (Kantar ou Médiamétrie en France par exemple). Pour le site de microblogging, l’enjeu est simple : imposer un standard de mesure à l’ensemble des acteurs de la social TV.
Le but est toujours de recenser le nombre de tweets émis en lien avec une émission, mais l’objectif est aussi de chiffrer de manière précise les vues de ces tweets. En clair, il s’agit de quantifier le réel impact d’un tweet d’un annonceur ou d’une chaîne sur l’audience d’un programme. Autre nouveauté, le retour des internautes. Le Médiamétrie Twitter TV Ratings va permettre d’analyser à la fois l’engagement social autour d’une émission et la nature de celui-ci (positif, négatif). Au bout de la chaîne, l’intérêt pour Twitter reste le même : monétiser sa base utilisateur en développant une solution de référence pour les chaines et les annonceurs.
Concentrer pour monétiser
En offrant une solution de mesure fine et détaillée, Twitter souhaite rassurer un peu plus ses partenaires et resserrer leurs liens tout en démontrant que la social TV est une de ses priorités. Racheter une grande partie des acteurs de l’audience sociale participe à ces objectifs. Les acquisitions permettent de concentrer le marché et d’élargir le spectre d’attraction de Twitter. Surtout, définir un standard lui permettrait de mettre en avant ses outils publicitaires pour garantir aux utilisateurs un maximum de cohérence entre les données traitées et l’ajustement des campagnes synchronisées Twitter/TV.
La concurrence de solutions alternatives
Twitter n’a toutefois pas verrouillé totalement le marché. En France, certains acteurs essaient de profiter du moment pour tirer leur épingle du jeu. Seevibes, qui vient récemment de lever un millions d’euros pour faciliter son développement en Europe, a annoncé un partenariat avec Havas pour créer le Social Rating Point. Annoncé à la fin du mois d’avril, le SRP est un « indicateur chargé de mesurer la capacité d’une émission de TV à générer du dialogue social. » Concrètement, il s’agit de mesurer le rapport entre une émission et son audience sociale pour ajuster et optimiser les dispositifs de publicité synchronisés.
A la même date, Linkfluence lançait Radarly Social TV, une solution de monitoring intégrant dans son analyse les réseaux sociaux, mais aussi « les forums et les sites traditionnels ». Un champ de mesure plus large que celui de Twitter donc et qui joue la carte de l’indépendance. Reste à savoir maintenant si le Médiamétrie Twitter TV Ratings va réussir à s’imposer comme son pendant nord-américain lancé avec Nielsen en 2012, ou si les annonceurs et les chaînes vont privilégier les solutions des acteurs indépendants.