Il en est un qui, au contraire, semble repu de sommeil et prêt à manifester son désir d'éveil, c'est le mont Fuji au Japon. Le célèbre volcan emblématique du pays du soleil levant, à l'histoire éruptive certes moins tumultueuse qu'un Etna ou qu'un piton de la Fournaise mais toujours énigmatique, suscite ces derniers temps l'inquiétude des vulcanologues. C'est une étude franco-japonaise publiée dans la revue Science qui a mis, si j'ose dire, le feu aux poudres. Les chercheurs ont surveillé de près le sous-sol nippon depuis le fameux séisme du 11 mars 2011, qualifié par les japonais de Higashi nihon daishinsai ("le grand tremblement de terre à l'Est du Japon"), d'une magnitude de 9 sur l'échelle de Richter. Tout simplement le plus puissant séisme qui ait frappé l'archipel, on se souvient du tsunami dévastateur qui avait suivi, et en particulier de la catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima. De leur côté, les roches du Fujisan n'ont pas été épargnées par les ondes sismiques, et trois ans plus tard, les spécialistes estiment que le risque éruptif n'est plus négligeable, tant le volcan est sous pression. Rappelons que seize éruptions ont été enregistrées de manière sporadique depuis le VIIIe siècle, la dernière remontant à l'année 1707 où tout le bassin de Edo (ancienne Tokyo) au Sud de la plaine du Kanto, avait été envahi de cendres et de scories. Et vous qui vous apprêtiez à rejoindre, dopés à la bouteille d'oxygène, les milliers de pèlerins et de touristes qui gravissent le sommet enneigé du Fujisan, vous voilà bien refroidis.
Alors, rebutés par l'agitation terrestre, naît en vous le désir de prendre la mer, de profiter de la quiétude du large et, pourquoi pas, du spectacle de la faune marine. Par exemple dans l'embouchure du Saint-Laurent au Québec, voir les bélugas qui flânent du côté de Tadoussac. Hélas, à peine arrivés, vous êtes importunés par un certain Arthur, non pas l'animateur de télévision, mais une tempête tropicale. Une habituée pourrais-je dire, puisque pas moins de six tempêtes portaient ce nom au cours des saisons cycloniques de ces trente dernières années. Celle-ci s'est lancée hier à l'assaut de la côte Est américaine, laissant des scènes de désolation en Gaspésie et dans la province voisine du Nouveau-Brunswick, où des milliers d'arbres ont virevoussé, des toitures et des briques ont twisté. Après les loulous de Gaspé, ce sont désormais les régions voisines de l'Est du Québec qui frémissent sous ces conditions météorologiques. Peut-être que la "fureur du samedi soir" avec Arthur hante toujours nos soirées d'été!
Terre et mer se déchaînent, alors il faut lever les yeux au ciel et, autour de minuit, éloigné des lumières chatoyantes de la ville, contempler la majestueuse Voie lactée. En ce mois de juillet, le cœur de notre mère galaxie à tous offre un spectacle fascinant, et vers l'horizon Sud, en avant-garde de l'étoile Spica Virginis ("Épi de la Vierge"), la planète Mars se rappelle à notre bon souvenir, avec à sa surface le robot Curiosity. Cela fait une année au sens martien du terme (687 jours) que le rover d'exploration arpente la planète rouge, sur des étendues de sable où ne traînent hélas ni serviettes, ni matelas gonflables, et encore moins d'océans... Pour autant, l'analyse des premiers forages réalisés au sein du cratère Gale réjouit les astrophysiciens. La présence d'eau sous forme de glace est confirmée dans le sous-sol de Mars, mais surtout des traces d'éléments chimiques nécessaires à la vie, tels que le carbone, l'azote, le soufre ou le phosphore, ont été décelées. L'hypothèse de la possibilité d'une activité bactérienne, il y a plus de 3,5 milliards d'années, reste donc sur la table, mais la prudence s'impose, car aucune molécule organique n'a été détectée. On compte maintenant sur les futures analyses que Curiosity devra effectuer l'année prochaine sur le Mont Sharp, un pic rocheux haut de 5,5 kilomètres au centre du cratère.