Dans la ville de Bobo-Dioulasso, il n’existe plus de salle dédiée au cinéma depuis 2005, tandis que dans le quartier Koko se dressent les vestiges du ciné Guimbi, vaste terrain vague entouré de hauts murs. Délesté de ses bancs de ciment mais ayant encore son grand écran de béton et sa cabine de projection sans toit, le Guimbi est le seul cinéma qui n’a pas encore été transformé en magasin ou en église.
Face à cette mort programmée de la diffusion du cinéma en salle, l’association de Soutien du Cinéma au Burkina Faso entreprend une grande opération de recherche de fonds pour remettre en exploitation le ciné Guimbi.
Le Ciné Guimbi s’est ouvert en 1956. Cette salle éminemment populaire fait partie du patrimoine de la ville de Bobo-Dioulasso. Elle a contribué à la distraction et à l’ouverture au monde de générations de Bobolais qui sont aujourd’hui nostalgiques à son évocation. L’histoire retiendra que Gaston Kaboré, l’un des monstres sacrés du cinéma burkinabè, a passé une partie de son enfance dans la cour qui longe la salle.
« … Le Ciné Guimbi constitue à mes yeux un élément mythique du patrimoine cinématographique national. Entre 1964 et 1970, j’ai regardé des films dans cette salle qui ont contribué à fonder partiellement, durant mon adolescence, les bases de mon rapport au 7ème art… » Gaston Kaboré, réalisateur burkinabè.
Présidée par le réalisateur Berni Golblat, l’association de soutien du cinéma au Burkina Faso mène actuellement une vaste opération de levée de fonds. Son objectif est de construire sur le site du ciné Guimbi deux salles couvertes (462 et 156 places), disposant d’une administration, d’une cafétéria et, surtout, d’équipements audiovisuels modernes. La programmation du nouveau ciné Guimbi privilégiera les cinématographies d’Afrique et du monde dans une dynamique d’ouverture à toutes les esthétiques.
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Pour tout savoir sur l’opération « Il faut sauver le Ciné Guimbi » : www.cineguimbi.foliokit.com