Je l'ai découverte avec Le Blé en herbe que j'avais trouvé très élégant.Et j'avais poursuivi avec la lecture de La maison de Claudine. Après la déception du roman La Seconde, j'ai été de nouveau emballée par Contes des mille et un matins.
Il s'agit d'un recueil de "faits divers" que Colette raconte, à travers un double prisme: celui de la journaliste et celui de la Femme. L'aspect journalistique/chronique rappelle Zola, sans la dominante naturaliste, mais avec une valeur ajoutée non négligeable: un style gracieux et un ton désabusé plus chic que cynique.
Colette se pose en reporter en immersion dans cette société parisienne légère et insouciante.
Ce recueil est une vraie parenthèse, une véritable bulle d'air frais.
Raconter chaque récit n'a ici pas sa place dans la mesure où chaque histoire s'étend sur une, deux ou trois pages. Résumer serait tellement superficiel et réducteur!
Il y a sans conteste une tonalité nostalgique très Proustienne,
" Les soupeuses, debout à présent, se font, pour les hommes, familières à la façon des sauvagesses, offrant la nuque, l'épaule nue; elles ont une manière barbare de toiser l'inconnu, de se plaquer au mur pour y attendre l'hommage ou l'outrage."