Magazine Culture
Colette est définitivement mon écrivaine préférée.
Je l'ai découverte avec Le Blé en herbe que j'avais trouvé très élégant.Et j'avais poursuivi avec la lecture de La maison de Claudine. Après la déception du roman La Seconde, j'ai été de nouveau emballée par Contes des mille et un matins.
Il s'agit d'un recueil de "faits divers" que Colette raconte, à travers un double prisme: celui de la journaliste et celui de la Femme. L'aspect journalistique/chronique rappelle Zola, sans la dominante naturaliste, mais avec une valeur ajoutée non négligeable: un style gracieux et un ton désabusé plus chic que cynique.
Elle repense la place de la Femme dans la société sans être "chienne de garde". C'est très moderne, très contemporain et toujours dans l'air du temps.
Colette se pose en reporter en immersion dans cette société parisienne légère et insouciante.
Ce recueil est une vraie parenthèse, une véritable bulle d'air frais.
Raconter chaque récit n'a ici pas sa place dans la mesure où chaque histoire s'étend sur une, deux ou trois pages. Résumer serait tellement superficiel et réducteur!
Il y a sans conteste une tonalité nostalgique très Proustienne,
la mélancolie Delermienne à laquelle je suis très attachée ...
et aussi tout l'univers féminin du boudoir allié à l'élégance et au raffinement du monde des danseuses. Colette, c'est aussi le regard lucide et intelligent posé sur le monde et la société.
" Les soupeuses, debout à présent, se font, pour les hommes, familières à la façon des sauvagesses, offrant la nuque, l'épaule nue; elles ont une manière barbare de toiser l'inconnu, de se plaquer au mur pour y attendre l'hommage ou l'outrage."