Un budget américain de santé par habitant > à tout autre pays au monde :
Des experts des US Centres for Disease Control and Prevention (CDC), du ministère de la Santé et des Services sociaux américains, et de l’OCDE ont participé à cette édition sociale, mettant d’abord en avant les niveaux de dépenses de santé américaines, soit plus par personne que dans n’importe quel pays au monde. Néanmoins, après une hausse rapide de ces dépenses, le frein est mis sur leur augmentation, tout comme l’accent –ou l’investissement- dédié à la prévention-comme on l’a vu avec le Plan d lutte contre l’obésité par exemple. L’analyse menée par l’OCDE sur les dépenses et les politiques des États-Unis et de 5 autres pays à dépenses de santé élevées, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et le Canada constate que,
· le budget américain Santé s’élève à 2.700 milliards de $ par an, soit près de 18% du PIB et 8,680$ par personne.
· Jusqu’à 2002 le budget Santé des Etats-Unis croissait annuellement de 7%, vs 3% pour les autres pays.
· sur la dernière décennie, la croissance des dépenses de santé américaines est en-deçà du 1 % à l’identique des autres pays. Cette réduction des dépenses de santé est majoritairement attribuée à la politique d’encadrement du prix du médicament et à l’absence de croissance des taux de remboursement des médecins.
· Enfin, les prévisions des Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS) estiment que les dépenses de santé vont croître de 2012 à 2022 à un taux moyen de 5,8%, principalement en raison de l’expansion de la couverture et le vieillissement de la population.
Deux leviers d’amélioration sont décrits,
· l’élargissement de la proportion d’américains couverts pour leurs soins de santé : Ainsi à fin mars 2014, la Loi aurait apporté une assurance à plus de 8 millions de personnes et aurait élargi la couverture Medicaid à près de 5 millions de personnes supplémentaires. D’ici à 2016, les personnes sans assurance maladie pourraient être de 25 millions de moins.
· l’intégration à part entière, par des réformes structurelles, des volets dépistage, prévention et éducation dans la politique et le système de santé au même titre que les progrès ou l’accès aux traitements.
Ces 2 leviers sont interdépendants : Ainsi, les auteurs décrivent comme une opportunité historique, cette couverture élargie à de nouveaux groupes de population, globalement les plus vulnérables, pour mettre en œuvre la première stratégie nationale de prévention. De nouvelles dispositions légales précisent en effet déjà la gratuité de certains services de prévention, comme la vaccination pour laquelle les services de santé publique facturent déjà en direct les assureurs. Ainsi, le Patient Protection and Affordable Care Act (ACA) mis en œuvre en 2010 par le Président Obama en 2010 a déjà non seulement mis l’accent sur la prévention, mais a inversé le rapport santé publique/ soins de santé privés, selon l’un des articles publiés dans la série. Le bilan serait déjà positif, écrit l’un des auteurs, le Dr Frederic Shaw de la CDC, au-delà d’une sécurité apportée par l’assurance maladie à des millions de personnes, la stratégie montre déjà un potentiel d’amélioration de la santé publique sur le long terme.
Au rendez-vous, également, la coopération. Et en particulier aux Etats-Unis, le rapprochement, y compris au niveau de leur financement, de 2 grands systèmes jusque-là gérés de manière autonome, les soins de santé et la Santé publique. Un rapprochement illustrant là encore la combinaison au volet prise en charge, des volets éducation et prévention. Pour les experts de la CDC, la combinaison des approches de santé publique et de soins est « la meilleure façon de traiter certaines maladies chroniques ». L’exemple donné est le lancement d’un programme qui pourrait permettre d’éviter 1 million de crises cardiaques par la prescription d’aspirine chez les personnes à risque cardiaque élevé, le contrôle de la pression artérielle, la gestion du cholestérol et l’aide au sevrage tabagique.
Source: The Lancet July 1–3, 2014 The Health of Americans