« Il faut du courage pour oser changer de vie [...]. »
Soirée de la Saint Sylvestre. Les douze coups de minuit viennent de retentir. C’est ce moment, plutôt inattendu mais hautement symbolique, que Floki choisit pour annoncer à sa femme, Maria, qu’il la quitte pour aller vivre avec Floki, son collègue de travail. Pour Maria, le choc est rude. On le comprend aisément. D’autant plus rude, qu’elle n’a rien vu venir, elle ne s’est jamais douté de rien. C’est tout son univers, tout ce en quoi elle a cru jusqu’ici qui s’effondre. Entouré de ses deux enfants, les jumeaux, garçon et fille, comme un couple en miniature, et de sa voisine naine Perla, nègre et conseillère conjugale, Maria tente de faire face…
« Celui qui part n'est jamais le même que celui qui revient. »
Un livre sur la vie de couple et sur la dualité en générale. Tout au long de ma lecture, le chiffre deux revenait sans cesse, parfois de manière anodine, parfois de manière évidente. Floki et son amant ont tous les deux le même prénom. Les deux jumeaux.Les deux niveaux de la maison. L’entresol habité par Perla qui comme un elfe bienveillant veille sur Maria, l’aide à y voir plus clair, et l’étage où vit Maria. Ou encore la double vie de certains personnages sur laquelle je ne m’étendrai pas pour ne pas trop en dire. Les deux pères. Mais chut !...
« Un mariage réussi ne dure pas forcément jusqu'à la tombe. »
Ce qui m’a le plus surpris tout au long de ma lecture je crois, c’est de voir avec quel calme Maria gère la situation, sans cris, sans larmes, sans drames autrement dit avec intelligence malgré la douleur et la colère ne sont à aucun moment occultées mais simplement exprimées de manière inattendue. A chaque page, on sent poindre la tendresse de l’auteur pour ses personnages, ses petites pointes d’humour piquant et son sens de la répartie. Pour avoir eu l’occasion de la rencontrer et d’échanger, brièvement, quelques mots avec elle, elle a vraiment sa personnalité attachante, ce genre de personne qu’on a d’emblée envie de connaitre davantage. Ses écrits sont là pour ça.
« L'improbable est bien plus de chances de se produire dans la vie que dans un roman. A la différence de la vie, ce qui se passe dans les livres est plutôt prévisible. »
L’exception, encore un petit bijou de délicatesse et de sensibilité signé de l’islandaise Audur Ava Olafsdottir.
« Tu es l’exception de ma vie, […] je me sentais bien avec toi mais je savais que ça ne pourrait pas durer éternellement. »
Audur Ava Olafsdottir
ZulmaISBN 978 2 84304 695 7338 pages2012 / 2014