Black Variations est une expérience sonore et visuelle. Une tentative à plusieurs mains, à plusieurs voix, à plusieurs corps, plusieurs décors. Il y a le texte de François Chaffin qui interroge sans cesse : qui est là ? qui prend corps ? et dieu dans tout ça ? dieu, ou le metteur en scène, ou l’auteur, qu’est-ce que ça fait ? Est-ce un cerveau qui m’a pensé ? Et qui n’aurait pas vu, pas empêché le doute ? Est-ce juste un regard qui a pris de la hauteur et posé de l’amour, de la curiosité, sur ce corps qui n’est peut-être qu’autre moi-même, sur ces lattes de plancher, sur ces racines déracinées par quelle tempête, sur l’argile qui craque et révèle la peau ? Et je ne sais plus si je regarde les mots, si je regarde la voix, si j’entends l’épiderme sec ou plissé, les mains, si les autres sens s’étonnent. Mais j’attends la suite. Je suis embarqué.
D’un côté Entretiens avec la mer, texte chaudement sorti des forges de son auteur François Chaffin ; de l’autre Not a crime, version remasterisée et augmentée d’une séquence photographique signée Ernesto Timor (suivre le lien dans la colonne de droite). Cela donne ces Black Variations (cliquer sur la photo), quelque chose de noir c’est sûr, de peut-être indécent aussi, d’incandescent on l’espère… Ni stricte lecture, ni encore préfiguration du spectacle, une autre dimension… D’autres petits films suivront, proposant d’autres échos tout aussi improbables à ce texte, que par ailleurs le Théâtre du Menteur et le Théâtre Kaze créent conjointement à Tokyo cet été puis re-créent en France en novembre 2014. (lu sur le site du Théâtre du Menteur)