Je circulais l'autre jour à bord de ma luxueuse et rapide voiture (ou presque, pour le luxe comme pour la rapidité. En tout cas, elle a quatre roues, un volant et même la climatisation. Donc ça suffit largement), en écoutant à la radio un match de la Coupe du monde de football (je ne sais déjà plus lequel), match qui est hélas interrompu par une petite plage de publicités (sur ce point, la radio est tout de même bien moins respectueuse que la télévision, même TF1, qui a généralement la décence d'attendre la mi-temps pour balancer des réclames), parmi lesquelles figure la promotion du nouveau numéro d'une revue que je ne connaissais alors ni d'Eve ni d'Adam : L'Éléphant, qui se définit comme étant la "première revue de culture générale", lancée il y a un an.
Kesako ? Pas besoin d'attendre longtemps pour le savoir, avec la présentation des sujets traités dans ce dernier opus : Alexandre Dumas, qu'est-ce qu'un trou noir, les dates clés de l'art contemporain, la philosophie dans le manga, qu'est-ce que l'existentialisme, les rouages du fonctionnement d'une monnaie, ou encore de l'histoire politique avec la période de la Restauration en France. En résumé, un joyeux fourre-tout sans aucune ligne directrice, si ce n'est de parler de "culture générale", ce qui permet effectivement d'aborder à peu près tout ce qu'on veut.
Et là, comme je suis un brin méchant, et surtout geek wikipédien assumé, je n'ai pu m'empêcher de me demander à haute voix : "quel est l'intérêt de ce type de revue maintenant qu'il y a Wikipédia ? Qui, franchement, est prêt à dépenser 15 euros (car, en plus, elle n'est vraiment pas donnée !) pour trouver des savoirs que notre projet d'encyclopédie participative favorite met en ligne gratuitement ? Dans quel monde du XXe siècle vivent encore les concepteurs de ce truc ?"
Après quoi, la publicité persistant, j'ai changé de radio pour continuer à écouter mon match.