Après cette récente étude qui suggère un effet « publicité » plus intense que l’effet « sédentarité » de la télévision sur le risque d’obésité, cette nouvelle étude britannique qui montre les indices disséminés ça et là dans les programmes télévisés qui vont inciter les enfants au grignotage ou à la consommation d’aliments malsains. Scènes explicites ou simples indices visuels, c’est un 3ème effet télé sur l’obésité infantile, documenté ici dans les Archives of Disease in Childhood.
Les enfants seraient en quelque sorte bombardés d’incitations une mauvaise alimentation à la télévision, démontre cette étude qui a analysé les programmes de la télévision publique au Royaume-Uni et en Irlande, deux pays qui interdisent la publicité télévisée directe des aliments malsains auprès des enfants.
Indices visuels ou verbaux, nœuds de l’intrigue axés autour d’aliments spécifiques ou de boissons, 5 jours de programmes pour enfants –soit 82,5 heures de diffusion- diffusés en semaine par la BBC et son équivalent irlandais, RTE ont ainsi été analysés par ces chercheurs de l’Université de Limerick (Irlande) et de la Dalhousie University (Halifax, Canada). Dans l’étude étaient référencés comme aliments sains, les pains, les grains et céréales, les viandes, produits laitiers, fruits, légumes, poissons et sandwichs et comme aliments malsains,les fast foods ou plats préparés, les pâtisseries, snacks salés et sucrés, les barres chocolatées, la crème glacée et les bonbons. Les boissons ont été recensées selon les catégories eaux, jus de fruits, thé / café, sucrée ou non sucrée.
L’analyse relève que,
· Ces programmes comportent un indice "alimentaire" toutes les 4 minutes, et chaque indice dure en moyenne 13,2 secondes,
· les collations sucrées représentent 13,3% des indices, les bonbons : 11,4%, les fruits : 11,2%. Globalement les aliments malsains représentent 47,5% des signaux alimentaires et les boissons sucrées 25%. Les aliments malsains sont l’objet d’un peu moins de la moitié des signaux alimentaires relevés.
· Un peu plus d’un tiers des indices sont de nature visuelle, un quart verbale, et le reste étant combinés.
· La majorité des placements sont à l’avantage des aliments présentés, a minima neutres.
· Les placements bénéficient généralement d’une ambiance festive ou conviviale.
· Néanmoins, les justifications de ces « indices » sont analysés plus comme culturelles que commerciales, suggérant que certains de ces placements n’aient pas été « prémédités ». cependant, dans la plupart des émissions pour jeunes enfants, l’aliment malsain intervient comme une récompense pour un travail bien fait ou un comportement méritant…
C’est donc un effet jusqu’ici peu documenté qui est révélé dans cette étude qui contribue à instaurer un environnement ou un exposition favorable à l’obésité, en favorisant ou en inculquant aux enfants des habitudes alimentaires malsaines. Ces conclusions participent non seulement à la compréhension de la formation des habitudes alimentaires mais suggèrent aussi d’autres limitations à apporter dans les programmes destinés aux enfants.
Source:Archives of Disease in Childhood June 30 2014 doi:10.1136/archdischild-2013-305430Food and beverage cues in UK and Irish children—television programming (Visuel© Mats Tooming – Fotolia.com)
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