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[Critique] SX TAPE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] SX TAPE

Titre original : Sx Tape

Note:

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Origine : Angleterre
Réalisateur : Bernard Rose
Distribution : Caitlyn Folley, Ian Duncan, Diana Garcia, Chris Coy…
Genre : Épouvante/Horreur
Date de sortie : 2 juillet 2014

Le Pitch :
Elle est artiste peintre et lui est amoureux. Du coup, il filme sa douce afin d’immortaliser ses moindres faits et gestes. Même quand ils passent sous la couette, la caméra tourne. Un jour, le jeune homme a une idée : organiser une exposition des œuvres de sa belle, dans un ancien hôpital, aujourd’hui fermé au public. Afin de faire les premiers repérages, le couple se rend sur-place par un bel après-midi ensoleillé. Rapidement, les choses tournent au vinaigre, quand d’étranges phénomènes perturbent l’ambiance jusqu’alors plutôt joviale. Visiblement, l’hôpital n’est pas aussi vide que prévu et les résidents actuels ne semblent guère apprécier leurs visiteurs…

La Critique :
Est-ce parce qu’un Sex Tape (avec Cameron Diaz et Jason Segel) est déjà programmé que ce found footage vaguement horrifique s’appelle Sx Tape ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, on voit vite de quoi il s’agit. Pas besoin de « e » à « sx » pour piger l’argument principal d’un produit opportuniste, qui tente vainement de se détacher de la masse des found footages vite torchés pour cartonner.
Pour autant, il y a peu de chances que Sx Tape cartonne autant que Paranormal Activity. Privé de sortie en salle, le film arrive en plus sur un marché saturé par ce genre de produit. Il faut donc se démarquer. Les esprits d’un endroit désaffecté ne suffisent plus. Et quel est le meilleur moyen pour attirer désespérément l’attention ? Le sexe !

Voilà donc un bon truc bien racoleur ! Racoleur et pourtant véritablement tiède, si on fait exception d’une scène finale aussi pathétique que complètement aux fraises, et de deux ou trois plans sur l’anatomie certes avantageuse de l’actrice principale. Il faut d’ailleurs souligner, car c’est important, que le titre est complètement mensonger. Non, le couple ne va pas dans l’hôpital désaffecté pour tourner une sex tape. À la base, il va dans ce lieu délabré pour visiter, en vue d’organiser une exposition de peintures (!!!). C’est seulement après qu’il décide de passer à l’acte. Monsieur attache madame sur un lit autre fois réservé aux malades mentaux et vas-y que je me désape.
Aussi érotique qu’une publicité pour Tahiti Douche, Sx Tape peut néanmoins remercier Caitlyn Folley, qui, grâce à son charme, arrivera peut-être à retenir l’attention du public masculin. Pas plus de deux ou trois minutes cela dit…
Le reste n’est que déambulations sans but précis et autres dialogues vides de sens entre des personnages aussi creux qu’un œuf Kinder.
Quand l’épouvante (il faut le dire vite) fait son entrée, c’est déjà trop tard. De toute façon, rien à signaler de particulier. Apparitions fugaces, retournements de situations absurdes et autres cas de possession, soit le parfait cocktail du navet paresseux, animé par une volonté putassière de reproduire éternellement le même schéma sans même faire semblant d’essayer d’y croire. La recette de Sx Tape se démarquant surtout par sa propension à injecter du sexe là où il n’a pas lieu d’être…
Cerise sur le gâteau : l’ambiance évoque celle des deux Close Encounters. Des films peut-être pas fameux, mais plus inventifs et surtout quand même plus flippants que ce téléfilm déguisé, à peine digne d’une diffusion de deuxième partie de soirée sur une chaîne du câble.

Le pire dans cette histoire, est que ce film, on le doit à Bernard Rose, à savoir le mec derrière Candyman. Certes, depuis, Rose ne s’est pas spécialement distingué (mis à part avec la sympathique chronique vintage enfumée Mr. Nice, en 2010), mais de là à l’imaginer aux manettes d’un truc aussi désincarné que Sx Tape ? En soi, rien à voir avec Barry Levinson et son The Bay, certes lui aussi found footage, mais néanmoins réussi, car se jouant des codes pour les utiliser à des fins moins mercantiles.
Candyman est bien loin. Sx Tape, c’est plutôt l’énième purge d’une bande de producteurs dont la principale occupation est de tirer à fond les bananes sur la corde. Bernard Rose n’est qu’un pantin. Une « caution artistique » censée conférer à ce trip baclé un semblant de crédibilité. Peut-être histoire de fédérer les cinéphiles amateurs de films de genre les plus curieux.
Tiens, allons prendre des nouvelles de Bernard Rose ! C’est là que le piège se referme. Heureusement, la technologie vient à votre secours. Chez vous, si jamais personne ne peut vous attendre crier au scandale, votre télécommande peut par contre mettre fin au supplice. Ouf !

@ Gilles Rolland

sx tape movie [Critique] SX TAPE
Crédits photos : Wild Side

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