Si tu veux rétablir l’ordre dans le monde, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans ton pays. Si tu veux rétablir l’ordre dans ton pays, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les provinces. Si tu veux rétablir l’ordre dans les provinces, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les villes. Si tu veux rétablir l’ordre dans les villes, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans les familles. Si tu veux rétablir l’ordre dans les familles, tu dois d’abord rétablir l’ordre dans ta famille. Si tu veux rétablir l’ordre dans ta famille, tu dois d’abord rétablir l’ordre en toi-même.
Moralité : tout changement doit commencer par soi-même.
Lorsque nous regardons, le plus objectivement possible, la situation actuelle de l’humanité sur la planète Terre, le constat auquel nous arrivons n’est pas des plus jolis et notre première réaction est habituellement de vouloir « changer le monde » : créer des pétitions, écrire aux ministres, organiser des manifestations, sensibiliser, etc.
Très rarement pensons-nous à regarder dans le miroir pour comprendre pourquoi la situation globale est ainsi. Nous investirons sans problème temps et argent à tenter de corriger certaines « injustices » ou certaines lacunes du système actuel, mais il nous vient rarement à l’idée d’investir autant d’énergie à s’observer soi-même et à corriger ce qui ne va pas en nous.
Pourtant, la société n’est-elle pas la somme synergique de ces composants ? Et ces composants ne sont-ils pas chacun des individus, chacun de nous ?
N’essayez pas de changer le monde, commencez par vous-même. Beaucoup trop de gens essaient de changer les gens qui sont dans leur entourage. Il s’agit en fait d’une tâche impossible.
Si seulement ces personnes essayaient de se transformer elles-mêmes, elles comprendraient à quel point cette transformation est difficile.
Le premier changement doit toujours venir de soi, et à notre exemple, les autres changeront également.
En effet, vouloir changer les autres sans être préalablement passé soi-même par un changement intérieur pose une problématique de premier ordre : comment serait-ce possible de changer les autres, ou le monde, si nous n’avons pas l’expérience personnelle et intime de ce qu’est un changement intérieur? La réponse est fort simple : nous ne le pouvons pas.
Il est donc primordial de commencer par le commencement, pour ainsi dire, et de se regarder longuement dans le miroir. Oser se départir des chères illusions que nous entretenons sur nous-mêmes est un premier pas – le seul valable – vers un changement de plus grande envergure.
Jiddu Krishnamurti le résume ainsi : "La crise n’est pas dans le monde extérieur, elle est dans notre conscience elle-même. Tant que nous n’aurons pas compris cette crise profondément et non selon les idées de quelques philosophes, mais jusqu’au moment où véritablement nous comprendrons par nous-mêmes en regardant en nous-mêmes, en nous examinant nous-mêmes, nous serons incapables de provoquer un tel changement."
Regarder en nous-mêmes n’est pas chose aisée. Le premier obstacle que nous y rencontrons est celui de notre personnalité, c’est-à-dire de l’ensemble des fausses croyances que nous entretenons sur nous-mêmes. Et cet obstacle est de taille car il demande de redéfinir en profondeur notre notion du « je ». Il nous faut réaliser que ce « je » n’est qu’une accumulation mensongère de qualificatifs factices.
Essayez un moment d’accepter l’idée que vous n’êtes pas ce que vous croyez être, que vous vous surestimez – en fait, que vous vous mentez à vous-mêmes. Que vous vous mentez à vous-mêmes à chaque instant, toute la journée, toute votre vie. Que ce mensonge vous domine au point que vous ne pouvez plus le contrôler. Vous êtes la proie du mensonge.
Le mensonge à soi-même est probablement la partie la plus importante à comprendre dans le processus de connaissance de soi. Pris à l’inverse, sémantiquement, nous souffrons cruellement d’un manque d’honnêteté. Lorsque nous n’apprécions pas quelque chose en nous, nous le justifions à la volée d’une façon qui apaise rapidement la tension intérieure créée. Et cette justification opportuniste, baume rapide à notre état intérieur déplaisant, n’a qu’un nom : mensonge. Partant de ce constat, toutes nos sincères tentatives d’être francs et honnêtes avec notre entourage sont irrémédiablement vouées à l’échec. Un mensonge n’est pas une construction qui diminue d’ampleur avec le temps, bien au contraire, il s’étend plutôt, incontrôlablement, de l’intérieur vers l’extérieur.
Extrait de http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/