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La comète de Rosetta commence à perdre de l’eau

Publié le 04 juillet 2014 par Pyxmalion @pyxmalion

Les premières données recueillies le 6 juin par l’instrument MIRO de la sonde spatiale Rosetta ont montré que la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se déleste d’environ 300 ml d’eau à chaque seconde.

Dix années après son lancement, le 2 mars 2004, et des centaines de millions de km parcourus, Rosetta ne plus, à la fin de ce week-end (5-6 juillet) qu’à 36 000 km de son but, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (67P/C-G pour faire court). Son géniteur, l’agence spatiale européenne (ESA) a par ailleurs annoncé avoir réussi les premières manœuvres de décélération nécessaires pour approcher en douceur la sonde spatiale à seulement 100 km de sa surface, lors de son rendez-vous prévu le 6 août prochain. Durant plus d’une année ensuite, le convoi (cela inclut la petite sonde Philae lequel, si tout va bien, sera chargé de se poser sur la comète, en novembre prochain) filera de prés cette « boule de neige sale » issue vraisemblablement de la ceinture de Kuiper (sa période orbitale est de 6,45 ans). Pour les scientifiques, il s’agit d’épier son comportement et ses humeurs, depuis la formation de sa chevelure, des queues de gaz et de poussières, l’action du vent solaire au fur et à mesure qu’elle se rapproche du Soleil (le périhélie sera le 13 août 2015, entre les orbites de la Terre et de Mars), ses dégazages intempestifs, etc. En bref, il est question de mieux appréhender les processus qui sont à l’œuvre au cœur de ce type d’agrégat de roches et de glace qui renferment une partie de la mémoire du système solaire.

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La comète sue à grosses gouttes

Deux mois précisément avant sa rencontre, soit le 6 juin dernier, Rosetta et l’instrument MIRO (Microwave Instrument for Rosetta Orbiter) utilisé pour la première fois ont observé à une distance de 350 000 km de la comète, des signes tangibles de reprise d’activité à sa surface. Il s’agissait, en l’occurrence, de jets de vapeur d’eau lesquels n’ont pas failli depuis, comme l’ont montré les relevés ultérieurs. « Nous avons toujours su que nous verrions de la vapeur d’eau jaillir de la comète mais nous sommes été surpris par sa détection survenue plus tôt qu’attendu » a expliqué Sam Gulkis, responsable de MIRO au JPL. En effet, 67P/Churyumov-Gerasimenko était encore distant de quelque 583 millions de km du Soleil (3,8 unités astronomiques). Les premières données recueillies par l’instrument conçu pour évaluer l’abondance de l’eau, du monoxyde de carbone, du méthane et de l’ammoniac émis par la comète qui semble se réveiller, ont permis aux scientifiques de la mission d’estimer (actuellement) ses pertes en eau à environ 300 ml par seconde. Ce qui représente deux petits verres d’eau à chaque instant et environ 40 litres au terme de votre lecture de la chronique ! « À ce rythme, la comète pourrait remplir une piscine olympique en seulement 100 jours » constate le chercheur. « Bien sûr, plus elle se rapproche du Soleil, plus sa production de gaz augmentera significativement. ».

Les astronomes savent aussi que les comètes sont de nature capricieuse et 67P/Churyumov-Gerasimenko n’échappent pas à la règle. Effectivement, son atmosphère apparut autour de son noyau à la fin avril et courant mai s’était évanouie sur les images du 4 juin prises en haute résolution par un capteur à angle étroit de la sonde spatiale. Un comportement plein de surprises et, paradoxalement, prévisible de la part de ce corps irrégulier et crevassé d’environ 4 km de longueur.

À présent, la reprise observée préfigure la formation d’une coma chargée des poussières arrachées à sa surface et ses entrailles. « Avec Rosetta, nous disposons d’un point de vue incroyable pour observer de près ces changements et tout ce qui se passe exactement » rappelle Sam Gulkis.

la comète de rosetta prend forme

La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko commence à prendre forme sur les clichés de Rosetta. Ces images prises les 27 et 28 juin avec la caméra OSIRIS, la comète était à environ 86 000 km de distance. Sa période de rotation est de 12,4 heures.

Crédit photos : ESA.


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