Grève en Avignon ce soir. Une bonne réponse des intermittents à Valls et aux socialistes. Le discours de Valls est un reniement de la parole initiale du PS au moment où le parti était dans l'opposition. En ce temps où j'étais élu socialiste à la culture je n'avais pas de ressentiment avec le PS et ses positions sur cette question... Manuel Valls annonce que l'Etat va contribuer au financement des annexes 8 et 10 de l'accord sur l'Assurance chômage, (ndlr : celles qui concernent le régime des intermittents). C'est donc le début de la fin de la solidarité interprofessionnelle. Ça casse toute la pensée du Conseil national de la Résistance (CNR) qui voulait que les actifs cotisent pour les inactifs. Nous ne voulons pas d'une caisse autonome, mais de droits sociaux collectifs. Nous voulons sanctuariser la solidarité interprofessionnelle qui signifie qu'une activité en impacte une autre. Le salarié d'un restaurant à Avignon cotise pour l'Unedic comme l'intermittent, et non pour une caisse à part. Si on décrypte la communication du Premier ministre, on voit que d'un côté, il fait l'apologie de la solidarité interprofessionnelle en répétant à quel point notre secteur rapporte de l'argent, mais que de l'autre, il voudrait séparer l'intermittence des autres secteurs. L'Etat se plie clairement aux volontés du Medef et de la CFDT. Manuel Valls a également réussi à faire en sorte que les médias ne parlent que d'une toute petite partie de l'accord Unedic : à savoir la question du différé d'indemnisation. Nous ce qu'on dénonce c'est le fond de l'accord : 70% de précaires en plus depuis 2003, des gens qui subissent des ruptures de droits pendant plusieurs mois et basculent de fait au RSA.