J’aime beaucoup la démarche artistique d’Olivier Villa. Il ne trace pas un chemin classique. Un peu à la manière des troubadours d’antan, c’est lui qui se déplace, qui va vers les gens. Il est, dans le sens noble du terme, un vrai chanteur populaire. C’est un garçon sincère, authentique, sensible, fragile. Il ne triche pas. Il est bien trop fier pour ça. Il fait son métier de chanteur comme un artisan.
Son parcours, pas facile, a été semé d’embûches. La galère, il a connu. On peut même mettre le terme au pluriel. Mais il a la chanson chevillée à l’âme. Quand le premier titre que l’on ose interpréter en public à 19 ans est Une jolie fleur de Georges Brassens, cela vous situe d’emblée chez les gens de goût.Doté d’une jolie voix, bien timbrée, Olivier Villa est tout autant un excellent mélodiste qu’un bon parolier. Son langage est direct, sans fioritures. Il alterne agréablement chansons festives et chansons mélancoliques. Ce sont ces deux traits de caractère qui le définissent le mieux. Olivier est tout autant dans la demande que dans le don d’amour. Doté d’un solide sens des valeurs et du partage, il est tout à fait naturel que les gens simples aillent vers lui, se retrouvent en lui. Il est des leurs.
Entouré de musiciens de bal, il fait la tournée des villages. Olivier n’est pas un chanteur urbain, c’est un chanteur rural. Et il y tient. Il suffit d’écouter sa profession de foi dans les mots de Ma Dordogne. Son dernier album (autoproduit), Derrière le rideau, est plutôt réussi. Les musiques sont variées, il passe sans problème du rock au musette. Ses chansons s’adressent à tous. Même si, parfois, il se met le cœur à nu, comme dans L’histoire est belle, une superbe chanson autobiographique où les douleurs et les chagrins se le disputent à la réussite professionnelle et à la ferveur du public. Il a de l’humour aussi et le sens de la pirouette (Le mari de ma femme, Le petit cachet bleu), il peut être cru comme dans Chanter danser autant qu’il peut se montrer tendre comme dans Mamie Groseille. Et, surtout, il sait dire merci à ceux qui se déplacent pour venir l’applaudir (Fan de toi). Il sait ce qu’il leur doit. Il vit pour eux et par eux.
Si ma chanson préférée reste L’histoire est belle, j’ai beaucoup apprécié J’invente rien. Il y rend un vibrant et reconnaissant hommage à ces grands aînés qui l’ont façonné : Brassens, Brel, Gainsbourg, Dassin… Qu’il le veuille ou non, il a dans ses gènes un héritage qu’il ne peut nier. Grâce à son géniteur, il a la chanson dans le sang et bon chant ne saurait mentir…D’ailleurs, la page de remerciements qui figure sur le livret de son album est signée Olivier Boutot… Boutot ?... Ne serait-ce pas le nom d’artiste de Patrick Sébastien ?