Critiques Séries : The Honourable Woman. Saison 1. Pilot.

Publié le 04 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

The Honourable Woman // Saison 1. Episode 1. Pilot.


The Honourable Woman est une mini-série ambitieuse de BBC 2 qui sera prochainement diffusée aux Etats-Unis sur l’antenne de Sundance TV. Créée et réalisée par Hugo Blick (The Shadow Line, Sensitive Skin), cette série associe à la fois un drame familiale avec un aspect politico-thriller. Je ne savais pas du tout quoi attendre de ce premier épisode et au final, j’ai été à la fois fasciné et déçu. J’ai l’impression que cet été, le Moyen Orient est l’endroit où il faut être. Après la décevante Tyrant voici maintenant venu The Honourable Woman s’attaquant au conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas le sujet le plus simple à traiter, surtout quand il y a des questions d’appartenance ethnique, religieuse et politique. Mais la série tente de faire les choses honorablement (comme son héroïne) et peut-être un peu trop justement. Du coup, cette série ne semble jamais vraiment se salir les mains. Il y a derrière de l’ambition, c’est certain, notamment dans le portrait de Nessa Stein, une femme qui finalement est à mi-chemin entre un leader fort et une femme gracieuse et touchante. Car le destin de cette baronne est vraiment chaotique. La pauvre elle n’a pas vraiment eu de chance dans sa vie mais Maggie Gyllenhaal (The Dark Knight) en profite pour nous offrir une très belle prestation.
A la mort de son père, vendeur d'armes à feu, Nessa Stein reprend l'affaire en mains. Alors qu'elle milite pour la réconciliation entre Israël et la Palestine, elle se retrouve prise dans un tourbillon d'ennuis.
Le personnage de Nessa Stein est un personnage complexe. La complexité de ce personnage va jusque dans ses propres activités, d’un côté la PDG d’une société d’armes qui est à moitié britannique et à moitié israélienne. Mais c’est aussi une philanthrope qui tente de réparer le mal causé par son père en créant une vraie conscience sociale. Forcément, Nessa se fait au fil de l’épisode des ennemis et à côté d’elle on retrouve donc son frère Ephra (incarné par Andrew Buchan - Broadchurch -), un personnage qui pour le moment n’a probablement pas tout dit. Je suis persuadé qu’il cache quelque chose car son image de famille heureuse et simple est un peu trop facile à avaler à mon goût. Côté familial, la série réussi son drame quitte même à trop en faire par moment. C’est le souci de la mise en scène léchée de Hugo Blick qui se veut légèrement contemplative. On retrouve d’ailleurs cela dans l’introduction de la série qui aurait pu être celle d’un film de Terrence Malick (et pour le coup ce n’est pas une critique, juste que cela n’avait peut-être pas grand chose à faire dans The Honourable Woman). On retrouve d’ailleurs là dedans des artifices de The Shadow Line qui m’avait en partie déçu à cause de ces tics de mise en scène inutile.
Le côté maniéré de la série aurait très bien pu passer mais étant donné que ce n’est pas ce que The Honourable Woman a fait de mieux, forcément cela se remarque. Le problème de cet épisode ce n’est pas son début ou sa fin mais plutôt ce que l’on nous propose au milieu. Il y a des clichés (on ne pouvait pas y échapper je suppose) mais au delà de ça, je trouve que cela manque réellement de mise en abîme. On a certes de beaux discours, des décors somptueux, un très bon casting, mais ce n’est pas suffisant à mon goût. En effet, j’en attendais certainement un peu plus de la part de cette mini-série, surtout vu l’ambition qu’il y a derrière, celle de nous parler de conflits politiques qui durent depuis des milliers d’années. Pourtant, la fin de l’épisode est très réussie, notamment car l’on plonge complètement dans l’aspect thriller de The Honourable Woman. La série nous invite alors à suivre Nessa dans une course poursuite acharnée. On sent qu’il y a peut-être une carte à jouer de ce point de vue là en espérant que la série ne fasse pas trop de manière dans le prochain épisode au risque de me donner plus ou moins envie de partir.
Note : 6/10. En bref, malgré les manières, les clichés et les beaux discours pas toujours bien agencés, l’introduction reste malgré tout sympathique, notamment grâce à la rayonnante Maggie Gyllenhaal.