Le passage du diable d’Anne Fine

Par Deedoux
Attirée par la couverture.
Au détour d’un rayon de librairie qui sait particulièrement bien mettre ses romans ados en valeur, je me suis arrêtée. Et quelle chance d’être tombée sur ce très bon roman d’Anne Fine.
Auteure anglaise, elle écrit plutôt pour les petits. Son truc c’est un certain chat assassin mais ne la réduisons pas à ça. Elle sait aussi manier la langue et l’intrigue pour les plus grands. Les adultes, les ados. J’avais essayé il y a voilà quelques années avec un livre pour adulte mais rien n’y avait fait, impossible de continuer ma lecture. Pourtant, celui-ci me faisait de l’oeil et il m’a eue.
Daniel est un jeune garçon qui vit reclu avec sa mère. Leur maison est le seul endroit où ils passent leur triste existence. Jugé (à tort) faible en permanence, Daniel vit entre son lit et les couloirs où il déambule sans rien connaitre de l’extérieur. Il ne comprend pas réllement mais ne se pose pas vraiment de questions.
Jusqu’au jour où un inconnu vient toquer à leur porte et lui ouvrir de nouveaux horizons. Sa mère est mise à l’écart et Daniel remis dans les mains de ce professeur venu troubler le cours des choses. Commence alors une extraordinaire aventure chez son oncle qui a retoruvé sa trace.
Etrange coïncidence ou heureux hasard ?
Daniel commence à avoir de sérieux doutes. Surtout quand son oncle veut à tout prix remettre la main sur une certaine maison de poupée que Daniel a en sa possession et qui ressemble étrangement à celle où a habité sa mère… Pourquoi tant d’empressement pour retrouver ce jouet à l’air insignifiant ?
Le passage du diable est un roman incroyable. Il tisse une intrigue à vous couper le souffle sans que vous ne vous en rendiez vraiment compte.
Ici, un apaisement dans l’histoire ? Pas de panique ni de répit, un rebondissement bien ficelé viendra troubler votre quiétude à peine installée.
Entre le roman fantastique et le roman policier, Anne Fine nous offre un texte intelligent, fin et qui livre des mécanismes d’imagination et d’écriture peut-etre un peu compliqués à comprendre pour un public jeune mais qui ravit le lectorat plus mûre. Un roman pour ados à partir de 15 ans que vous ne lâcherez pas avant de savoir la fin qui se dénoue en forme d’apothéose. Un style qui ne vous laisse aucun répit.
Un coup de coeur, à lire de toute urgence !

Le passage du diable, Anne fine, Ecole des loisirs, 2014

Ce qu’en pensent les autres…

Anne Fine joue à merveille des codes du roman gothique, plonge son lecteur du côté de Henry James, celui du Tour d’écrou, ou de Conan Doyle. Elle en rend formidablement la langue, les images et les ambiances. Sans jamais que son livre sente la poussière. Le Passage du diable se lit avec autant de fièvre qu’un roman de Stephen King. Télérama
Il y a du Hitchcock dans ce récent roman d’Anne Fine! Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Psychose à sa lecture, même si la comparaison s’arrête à la relation compliquée entre Daniel et sa mère et à l’atmosphère étrange qui se dégage du roman! Mystère et suspens flirtent ici avec le fantastique, mais Anne Fine se garde bien d’en rajouter à ce niveau là. Celui-ci sert plutôt à l’ambiance de l’histoire car Le Passage du Diable est surtout, à mes yeux, un roman d’initiation. Nous suivons en effet Daniel dans son apprentissage de la vie, des relations avec autrui, et dans ses interrogations, plus que justifiées, sur ses origines. Rocambolivresque
Dès lors, c’est un très bon récit légèrement horrifique que nous offre Anne Fine. J’allais dire qu’on ne sent pas du tout le côté « jeunesse » dans celui-ci mais en y repensant, je ne peux m’empêcher de me demander si l’auteur n’a pas diminué le côté effrayant de certains passages qui auraient pu faire beaucoup plus que simplement hérisser nos poils d’angoisse. A ne pas douter en tout cas que ça ferait un excellent film d’horreur, si quelqu’un daignait se pencher sur son cas. Je rêve de voir en images la maison de poupées qui est au centre de l’histoire… Les lectures de Cachou