et régulièrement pour survivre à tout cela
il faut aller plonger
au plus profond de l’inconscience
dans les brèches et les abîmes
du songe et du sommeil
se ressourcer au plus obscur de l’obscurité
mimer la noyade, simuler l’agonie
arrêter d’être, goûter sombrement
la volupté absolue du néant
puis revenir, réapparaître
déjà plus léger plus humble
ayant rejeté quelques kilos d’existence
envoyer l’âme seule dans des périples
à travers les siècles & les continents
à la découverte d’un passé-présent
retrouver au détour d’un chemin
Gilgamesh puis Qohélet puis Omar Khayyâm
et tomber d’accord avec eux
qu’il y a beaucoup de raisons de pleurer
et quelques-unes de sourire