News : Adaptation TV des Disparus de Mapleton / The Leftovers - Lindelof & Perrotta (Fleuve Noir/HBO)

Publié le 04 juillet 2014 par Frédéric Fontès 4decouv @Fredo_Fontes

HBO vient de débuter le 29 juin dernier la diffusion de la série TV The Leftovers, adaptation du roman Les Disparus de Mapleton de Tom Perrotta. Ce dernier est co-créateur du show tv avec Damon Lindelof.
Le roman a été publié en France en août dernier par les éditions Fleuve(Noir) et traduit par Emmanuelle Ertel.
La série bénéficie d'un casting quatre étoiles (Justin Theroux, Amy Brenneman, Christopher Eccleston, Liv Tyler, Ann Dowd,  Michael Gaston, etc.) et le pilote de cette série en dix épisodes a été réalisé par l'acteur-réalisateur Peter Berg.
Je viens de voir ce premier épisode sur OCS US+24, c'est suffisamment intriguant et particulièrement bien interprété pour me donner envie de voir la suite.
Présentation de l'éditeur : Un événement inexpliqué, le " Ravissement ", a provoqué la soudaine disparition de millions de personnes dans le monde. Même s'ils n'ont pas été touchés directement, Kevin, jeune et riche retraité, sa femme Laurie et leurs deux enfants, Tom et Jill, se débattent pour retrouver un sens à leur vie. Laurie part rejoindre une secte de " pénitents ", Kevin devient maire de leur bourgade du Midwest, Tom rejoint lui aussi un groupe d'illuminés, tandis que Jill, autrefois lycéenne modèle, se livre à tous les excès. Une chronique à la fois décapante et intimiste d'une famille américaine moyenne après un traumatisme qui les dépasse.
Extrait du prologue du romanLaurie Garvey n'avait pas été élevée dans la croyance au Ravissement. Elle n'avait pas été élevée dans la croyance en grand-chose à dire vrai, sinon en l'ineptie de la croyance elle-même.
Nous sommes agnostiques, disait-elle à ses enfants, à l'époque où, encore petits, ils cherchaient à se définir par rapport à leurs amis catholiques, juifs, ou protestants. On ne sait pas s'il y a un dieu, et personne ne le sait, d'ailleurs. Certains disent peut-être qu'ils savent, mais en fait ils n'en savent rien.
La première fois qu'elle avait entendu parler du Ravissement, elle commençait ses études et suivait un cours intitulé «Introduction aux Religions du Monde». Le phénomène décrit par l'enseignant lui avait fait l'effet d'une blague - des hordes de chrétiens flottant hors de leurs habits, s'élevant dans le ciel à travers le toit de leurs maisons et de leurs voitures pour rejoindre Jésus ; les autres, debout, bouche bée, se demandant où toutes les saintes personnes avaient disparu. La théologie continuait à lui paraître obscure, même après avoir lu la section de son manuel consacrée au «Dispensationalisme prémillénaire», tout ce charabia à propos d'Armageddon, de l'Antéchrist et des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse. Cela lui apparaissait comme du kitsch religieux, d'aussi mauvais goût qu'une de ces peintures sur velours noir, le genre de fantaisies appréciées des gens qui mangeaient trop de friture, donnaient des fessées à leurs gosses, et qui ne voyaient rien à redire à la théorie selon laquelle leur dieu plein de bonté aurait inventé le sida pour punir les homosexuels. Parfois, dans les années qui suivirent, il lui était arrivé d'apercevoir quelqu'un en train de lire l'un des volumes des Survivants de l'Apocalypse, à l'aéroport ou dans un train, et de ressentir une légère pitié, voire une certaine tendresse pour le pauvre gogo qui n'avait rien de mieux à lire, et rien de mieux à faire que d'être assis là, à rêver de la fin du monde.
Et puis cela eut lieu. La prophétie biblique s'accomplit, du moins partiellement. Des gens disparurent, des millions de gens au même instant, dans le monde entier. Il ne s'agissait pas de l'une de ces anciennes rumeurs - un mort ressuscitant dans l'Empire romain -ou l'une de ces légendes locales et poussiéreuses, comme celle de Joseph Smith découvrant des tablettes dorées quelque part dans l'État de New York et conversant avec un ange. Cette fois, c'était vrai. Le Ravissement était arrivé, dans sa ville, à la fille de sa meilleure amie, entre autres, alors que Laurie se trouvait chez elle. L'intrusion de Dieu dans son existence n'aurait pas pu être plus claire s'il s'était adressé à elle depuis une azalée en flammes.
Du moins c'est ce qu'on aurait pu penser. Et pourtant elle parvint à nier l'évidence pendant des semaines et des mois, s'agrippant à ses doutes comme à une bouée, se faisant désespérément l'écho des scientifiques, des savants et des politiciens qui insistaient pour dire que la cause de ce qu'ils appelaient la «Soudaine Disparition» restait inconnue, et qui enjoignaient le public à ne pas tirer de conclusion hâtive et à attendre la publication du rapport officiel émanant du comité gouvernemental non partisan qui enquêtait sur la question.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com