Sandman volume iv
Publié le 04 juillet 2014 par Universcomics
@Josemaniette
La somptueuse réédition de Sandman, chez Urban Comics, se poursuit avec le quatrième tome. Comme d'habitude, cette parution est à classer au rayon des indispensables. Elle s'ouvre sur un bref épisode qui s'interroge sur la peur de choir dans les rêves, avant de poursuivre avec les aventures oniriques de Daniel, un bébé qui se retrouve aux pays des rêves le temps de sa sieste. L'occasion de profiter des dessins de Jill Thompson, qui signe aussi la longue introduction de ce tome. Le trait est pur, suffisamment allusif et éthéré pour être toujours clair et lisible, même dans les scènes les plus étranges ou fantastiques. C'est elle qui officie le plus souvent dans le volume 4 et nous ne nous en plaindrons pas, tant son entente avec Gaiman a produit des épisodes riches et marquants. Le Sandman Special #1 est lui oeuvre de Gaiman et Bryan Talbot. C'est un moment important dans la saga, puisqu'il est consacré à la légende d'Orphée, ce musicien et chanteur magnifique capable d'émouvoir et de faire pleurer les Dieux et les Furies. C'est aussi une grande histoire d'amour, redéfinie, explicitée, approfondie, sous forme de bande-dessinée. Un coup de maître. Orphée aime et épouse Eurydice, en la présence des Infinis, Sandman et le reste de la famille. Mais un drame vient ponctuer la fête, et pour retrouver celle qu'il aime, Orphée est résolu à descendre jusqu'aux enfers, et à y arracher sa bien-aimée. Ce qui parait bien difficile, mais pas impossible. Sauf que même quand on parle de l'outre-tombe, il faut avoir un minimum de foi pour que les souhaits deviennent concrets. Dans des moments comme ceux-là, le comic-book devient oeuvre d'art totale, et on ne peut que remercier Gaiman pour avoir su nous abreuver d'une telle prose en images, dont on ne se lasse pas.
Commence alors l'arc narratif Vies brèves, signé Gaiman et Thompson, qui court de Sandman #41 à #49. Le délire, la petite soeur du maître des rêves, se met en tête de retrouver la Destruction, le seul et unique membre de la famille qui a décidé de couper les ponts et de s'isoler sans dire aux autres ce qu'il devient. Il a probablement ses raisons, que nous ignorons, et un point de chute, qui reste secret. Sandman -et le délire donc- partent à sa recherche en initiant un long voyage sur Terre, dans le monde "éveillé", qui va les amener à aller d'une rencontre à l'autre, mais aussi à se heurter à un cycle étrange de morts accidentelles qui n'en sont pas. Il semblerait qu'on tente de les ralentir, de leur mettre trop de bâtons dans les roues. Certains épisodes, certains personnages, touchent au génie pur. Parmi les moments les plus marquants, citons le night-show et les danseuses entre lesquelles figure l'ancienne Déesse Astarté, ex amante de la Destruction. Le colloque entre Sandman et Bast, la Déesse-chatte égyptienne, ou encore certaines tranches de vie cocasses, comme le Délire qui insiste pour conduire un véhicule à sa façon, et finit bien entendu par provoquer des accidents sur l'autoroute. Sans oublier le disparu et son "chien", qui entre temps se sont rebâtis une nouvelle existence truculente. Un des grands moments de toute la saga de Sandman, je le répète excellemment mis en images, et sans le moindre temps mort. En bonus, les habituelles pages indispensables qui vous révèlent le dessous de ces épisodes, sous forme d'entretiens, et de très nombreuses covers et autre dessins supplémentaires. De quoi vous convaincre que cette édition là, c'est du lourd, du très lourd!
D' autres Tomes de la collection sont chroniqués ici :