Extrait du recueil Ismée ou les oiseaux de lumière, voici un texte d'Elie Stephenson, poète guyanais rencontré il y a quelques semaines.
Je t'aime
comme si j'allais te perdre
comme si j'allais partir
ne plus jamais te revoir.
Je t'aime
comme si le monde entier
vivait sa dernière folie
ou comme si l'éternité
allait finir entre tes bras.
Ce n'est pas pour ton regard
pour ta bouche ou ta poitrine
le verger de ton corps
ou la douceur de ta sève
que je t'aime !
Terre antique et souveraine
le monde est revenu pour toi
la vie recommence pour toi
comme l'aube chaque jour.
Je t'aime
comme un enfant
habité d'un grand tourment
je t'aime
comme si me revenait
une grande passion
que je n'aurais pas su garder.
Je t'aime
comme si tous les dieux
s'endormaient à tes pieds.