L'écolier

Par Patricia Oudot @adelaidendire
   

          L'écolier    La salle a une odeur de craie  Le vieux tableau noir l’effraie  Au mur, les grandes cartes l’observent  Assis au dernier rang, l’enfant rêve  Un doux parfum de liberté l’habite  Dans le vieux poêle, le bois crépite  Comme une musique monotone  La voix du maître bourdonne  L’élève n’écoute pas, il est ailleurs  La vieille pendule égraine les heures  Le temps lui aussi semble s’ennuyer  Sur la table, reposent ses cahiers  Parmi eux, un petit carnet à spirales  Dessus, entre les ratures, s’étalent  Ses angoisses, ses rêves, ses folies  Bien sûr, il le sait, c’est un incompris  Sa page d’écriture est tachée d’encre  On va de nouveau le traiter de cancre  Et soudain cet appel tant redouter  Au tableau ! cela le fait paniquer  Les moqueries, les railleries fusent  Dans sa tête les idées sont confuses  Il bafouille, il rougit, il zozote  Au fond des yeux des larmes de honte  Alors, il aimerait bien crier sa rage  S’exprimer avec les mots de son âge  Mais de sa bouche aucun son ne sort  Il voudrait être loin de ce décor  Le maître le renvoie à sa place  Là-bas, au fond de la classe  Une grande tristesse l’envahit  Ici commence l’école de la vie   Dany Guyot La dame en rouge La défonce Semaine du 2 au 8 Juin 2014 La bande à Renaud J.L Aubert chante Houellebecq

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