A bien des égards l'interview de Nicolas Sarkozy d'hier va laisser des traces. Il suffisait de peu de choses pour que l'on se croit en Italie au plus fort des années Berlusconi. Il ne manquait que le Bunga Bunga et les soirées coquines. Il faut dire que pour ça, on a déjà Strauss-Kahn.
Nicolas Sarkozy se permet de venir à la télévision pour clamer haut et fort qu'il veut être un justiciable comme les autres. Il estime que ses droits sont bafoués. Mais y a-t-il une âme charitable pour lui faire remarquer qu'il n'y a aucun autre justiciable dans ce pays qui peut venir à la télévision pour s'expliquer. Y a-t-il quelqu'un pour lui rappeler que les centaines de milliers de Français mis en gade à vue chaque année, les conditions de cette dernière sont bien plus draconiennes que celles qu'il a connu.
Comme a son habitude il vient, fait du bruit, du spectacle, espérant qu'il convaincra une part crédule de l'opinion. Et peu importe les entorses faites aux institutions. Il s'en prend nommément à une juge lui reprochant d'être syndiquée. Sait-il que la liberté syndicale est un droit constitutionnel et que toute atteinte à ce droit peut aller jusqu'à des peines de prison ? Se rappelle que son propre gouvernement en 2010 avait renforcé le droit syndical des juges ?
Les accusations dont il fait l'objet ne sont pas minces. Visiblement Mr Sarkozy a un petit problème avec les deniers publics. On s'en était bien rendu compte, lui qui a endetté la France comme personne d'autre, il voudrait donc revenir en politique. Et parce qu'il reprendrait la tête d'un grand parti politique, la justice ne pourrait s'intérresser à lui, comme il l'a laissé entendre hier soir ?
Allons donc ! Monsieur Sarkozy et la plupart de ces affidés n'ont aucune morale. Ils sont prêts à fouler au peid l'indépendance de la justice pour continuer tranquillement leur oeuvre de sape de la République pour leur plus grand profit. Même à droite, le malaise est grand si on se référe à l'intervention d'Alain Juppé ce jour.