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Chirurgie esthétique: instrument de l’ego, ascenseur social ou réel remède psychologique? - 9

Publié le 03 juillet 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
En dépit du fait que la pratique du non invasif se banalise, les prix restent toujours prohibitifs. Entre 70 euros et 600 euros la séance pour des injections faciales d’acide hyaluronique, de botox ou de nutri-hydratation, sachant qu’un traitement nécessite souvent 3 à 4 séances minimum. Le peeling coup d’éclat du visage démarre à 480 euros les quatre séances et peut atteindre facilement 1500 euros. Un budget difficilement conciliable avec de bas salaires. La médecine esthétique serait-elle l’apanage des bourses bien remplies?

Et quid des résultats? La médecine esthétique non invasive à visée rajeunissante, peut éviter l’effet "tiré" d’un lifting mal réalisé. Cependant, l’effet "face trop lisse", "face de lune" ou encore "lèvres de babouin" dues à certaines injections, pour reprendre les expressions de patientes interrogées, n’est pas non plus sans générer quelques inquiétudes. Les ratés existent des deux côtés. Emmanuelle Béart s’en est fait l’écho récemment dans une interview, mentionnant son opération "ratée" des lèvres.

De son côté, Esther a également hésité. Elle confie avoir "préféré un lifting à des injections, car les injections sont souvent trop visibles, ça donne une espèce de volume bizarre au visage".

A la lumière des prévisions des experts, la demande en médecine esthétique va continuer sur sa lancée dans les années à venir. Le sociologue Yannick Le Hénaff confirme ce point de vue en complétant: "La médecine esthétique va connaître une croissance de plus en plus importante. Les actes vont se commencer de plus en plus jeune, en médecine esthétiques non invasive, pour se poursuivre par des actes de chirurgie". Pour lui, "la correction esthétique est déjà un acquis pour les jeunes générations". Le Docteur V. conclut sans équivoque que l’esthétique est dans une situation de non-retour, la pression de l’image sociale n’ayant jamais été aussi forte et s’accroissant au quotidien dans notre société où l’image prime avant tout.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que la chirurgie permet à beaucoup de se reconstruire psychologiquement, de gommer des complexes majeurs ou des dommages physiques liés à des maladies ou des faits traumatisants. L’opération a un effet salvateur. Le patient peut enfin s’accepter et revivre, s’épanouir normalement. Aux antipodes, de plus en plus de patients font la démarche de la médecine esthétique pour rentrer dans une norme sociale imposée par le "dieu média". Les femmes ne sont plus seules à être esclave de la beauté. Les hommes, eux aussi, y sont de plus en plus soumis. Une question nous brûle les lèvres (refaites? repulpées?): dans vingt ou trente ans, serons-nous comme les extra-terrestres dans les films de science fiction, tous "moulés" sur le même stéréotype esthétique?

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