A Grenoble, l’Etat expulse à tout va, sans relogement… C’est pourtant totalement illégal. Vers quel modèle sociétal va-t-on, si même l’Etat se permet de violer impunément la loi, alors qu’il devrait montrer l’exemple à tous ?
Il n’y a pas qu’envers les Roms ou les migrants (comme ici, à Calais) que l’Etat se montre particulièrement indigent en termes de réflexion sociale (et socialiste). Comme pour eux, l’Etat français se contente dans la majeure partie des cas de déloger les plus démunis d’entre nous sans relogement, préférant les expulsions et les persécutions à une réflexion globale sur le logement de ces personnes en difficulté. La seule politique aujourd’hui en la matière semble être de se contenter d’attendre que ces gens aillent voir ailleurs si nous y sommes, et si possible hors de nos frontières. Venant du pouvoir sarkozyste, ce n’était pas très étonnant. Mais d’un gouvernement dit socialiste, personne n’y trouve donc rien à redire ? Et bien si. Il y a enfin en France un village gaulois qui résiste à cette logique contraire à nos valeurs humanistes :
Eric Piolle, un maire qui en a…
On avait arrêté les expulsions prévues début avril. Il y avait pas loin de 900 personnes concernées, que l’État souhaitait expulser de leur logement», a indiqué le maire de Grenoble Éric Piolle (EELV) en dénonçant «la pauvreté de réflexion assez terrible» de l’État autour de la question de l’hébergement.
«On a proposé notre aide pour au moins avoir une politique» mais «l’Etat n’a pas saisi la perche que nous proposions», a-t-il ajouté. «C’est inhumain dans la réalité concrète et en termes de vision. On sous-exploite les moyens que nous avons à notre disposition», a estimé l’élu écologiste. «La ligne, c’est qu’il faut que ça soit suffisamment inhumain pour que les gens préfèrent aller ailleurs que chez nous (…) On est dans une gestion d’urgence permanente», a-t-il critiqué. (source)
L’hébergement d’urgence est pourtant l’une des premières marches d’accès au dispositif d’hébergement et de logement global. (cf articles L.345-2-2 et L.345-2-3 du Code de l’Action Sociale et des Familles sur l’inconditionnalité et la continuité de l’hébergement). Cependant, depuis la fin du dispositif hivernal, et en dépit de ces lois, des centaines de personnes sont mises à la rue, de force ou sous la pression, de certains centres d’hébergement d’urgence, sans qu’aucune proposition de relogement ne leur soit faite. C’est illégal et inhumain.
Est-il normal, parce que ce gouvernement considère qu’il y a trop d’étrangers, comme le précédent, alors que nous sommes loin d’autres pays européens, de s’asseoir sur le code de la famille et les conventions internationales, droit des enfants par exemple en refusant d’héberger ?
Pourtant, la situation ne date pas d’hier… L’hiver dernier déjà, la sonnette d’alarme était déjà tirée, relayée par cet article de Rue89 (source). Mais qu’a fait l’Etat depuis ? Rien. Ou plutôt si : continuer à expulser des hommes, des femmes, des enfants….
Alors agissons. Ensemble.
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