Le résultat de la Législative partielle de dimanche dernier est révélateur du malaise de notre pays (il n’aurait vraisemblablement été guère meilleur dans une autre région) et de l’état de la gauche électorale dans notre région.
Voyons les chiffres dans leur froideur: C. Estrosi, cumulard d’entre les cumulards atteint certes 61,09% des suffrages exprimés, mais seulement 21,15% des voix des 87.509 électeurs inscrits. L’abstention culmine à 64,29%. A gauche, P. Cuturello, socialiste, cumulard au petit pied (Conseil Municipal, Conseil Général, Conseil Communautaire, et sa compagne au Conseil Régional) atteint 20,1% des suffrages exprimés, soit 7% des inscrits.
Certes me direz-vous, c’était une élection partielle et un fort niveau d’abstention était prévisible. Certes, me direz-vous encore, la gauche partait battue tant l’arrosage clientéliste du Président du Conseil Général est efficace…
Mais à un moment où le Président de la République et son 1er Ministre continuent de s’enfoncer dans les sondages, où l’austérité s’installe et où le climat social se tend, on peut aussi y voir les limites de la stratégie uniquement électorale des socialistes locaux, qui les a conduit, dans l’espoir de donner un peu plus de visibilité médiatique à leurs seconds couteaux, à accepter de participer à la gestion de la ville de Nice en acceptant des Présidences de Commissions.
Certes, il semble que de plus en plus le pays, et très majoritairement, vomisse la majorité Ump en place, mais ce résultat tend à démontrer qu’il attend autre chose d’une opposition plus préoccupée de la promotion de ses barons et baronnets que des idées et d’un projet crédible.
Plus généralement, ce système politique de notables cumulards, qui se renforce tous les ans, s’essoufle encore davantage. Mais comment espérer un renouvellement d’un parti, complètement à côté des espoirs des français, qui se “guérinise” davantage à chaque congrès ?
Notre démocratie représentative a vraiment besoin d’un peu de neuf.