J'avais vu le film, servi par un casting brillant et glamour à souhait, au Festival de Beaune où il était présenté hors compétition ( avec l'annulation au dernier moment de la présence du si beau Viggo Mortensen) et il est donc temps que je vous en dise quelques mots, 15 jours tout juste après sa sortie en salles.
A la vision de son premier long premier film, il est évident qu'Hossein Amini a voulu inscrire son film dans la pure tradition hitchcockienne tant on pense énormément pendant la vision de ce "Two Faces of January" aux chefs d'oeuvres du thriller psychologique des années 60.
Malheureusement, Amini ne parvient pas vraiment, comme on pouvait le craindre, à atteindre la virtuosité du maître du genre, mais toutefois, son histoire d'engrenage machiavélique, quand même bien ficelée ( Patricia Higsmith n'est pas la première venue), et à l'issue inéluctable, se regarde avec un plaisir certain.
On apprécie particulièrement la grande beauté des paysages qui nous font visiter la Grèce, la Crète et enfin la Turquie,dans des décors vraiment somptueux.
La contrepartie, c'est que le film fait parfois penser à une oeuvre un peu touristique, dans laquelle la tension inhérente aux grands thrillers se dilue légèrement, la faute aussi à un rythme un peu trop nonchalant.
Seule la dernière demi heure du film, dans laquelle les masques tombent et les rivalités se font jour, devient vraiment captivante à suivre.
Quant au casting, terriblement alléchant sur le papier, c'est incontestablement Oscar Isaac, à des années lumières de son rôle dans le dernier film des frères Coen, qui tire le plus son épingle du jeu. Il est parfaitement à son aise dans ce rôle d' américain exilé en Grèce qui au début du film, vit en escroquant ses clients et qui drague toutes les jeune étudiantes qui passe, et qui va vite se retrouver dépasser par les évenements de cette histoire trop grande pour lui.
Kirsten Dunst, dont le rôle n'est pas assez écrit et Viggo Mortensen, un peu mou, restent, en revanche, en deça de leurs possibilités vues ailleurs.
Bref, un premier long-métrage tout en langueur où le spectateur, selon son humeur, acceptera de se laisser bercer par ce rythme un peu lent, mais pas désagréable pour autant.
THE TWO FACES OF JANUARY - Official Trailer