Les Éditions des Vanneaux publient Petr Král par Pascal Commère dans la collection Présence de la poésie.
presque
Peu, presque : des expressions discrètes mais cruciales, qui peuvent d’emblée résumer et dire tout. Le très peu de citron râpé que nous ajouterons à la mayonnaise donnera autant à celle-ci l’ultime finesse qu’il parachèvera notre art culinaire, les huîtres sont un rare délice du fait même que ce n’est qu’un peu de glaire à peine parfumée, un presque rien. Nous avons presque gagné, touché à l’essentiel, tout compris ; il s’en est fallu de peu pour qu’on n’ait jamais existé
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Sûr, je ne sais pas plus qu’avant
ce qui se passe, j’ignore toujours les résultats
comme l’existence même des match, des élections –
Ne sais rien, toujours,
sauf l’éparpillement distrait des miettes et des bouts
de papier, alentour, l’engourdissement du livre déposé
dans la poussière,
la complicité d’une cendre pour le cendrier qu’en
tombant elle a évité de peu, la soif de la nappe pour ma
goutte de rouge, la fuite de la face
sous le visage, le crampon de fer au fond du corps
incertain,
l’éclair qui manque, la nuit, dans l’intime échancrure
des villes
entre deux blêmes murets humides ;
rien, sinon le frémissement d’une vie absente en toute chose
et le clair ruissellement d’eau dans les brèches.
Peter Král, in Pascal Commère, Petr Král, collection Présence de la poésie, Éditions des Vanneaux, 2014, pp. 244 et 253
Petr Král dans Poezibao :
bio-bibliographie,, extrait 1, présentation de Pour l’Ange, autour de Pour l’ange (Prix des découvreurs), par Bruno Fern