Des survivants et des proches des victimes ont fourni des informations détaillées qui suggèrent que les forces irakiennes ont mené une série d’attaques motivées par la vengeance contre des détenus sunnites avant de se retirer de Tal Afar et Mossoul, dans le nord de l’Irak. Ces deux localités sont maintenant contrôlées par l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). À Baquba, au centre de l’Irak, les forces gouvernementales et les milices chiites ont repoussé les tentatives de l’EIIL, qui cherchait à contrôler la ville.
"Les informations faisant état de plusieurs homicides de sang-froid de détenus sunnites sous la garde des forces irakiennes sont alarmantes. Ces homicides font penser à des représailles contre les sunnites, du fait de l’avancée de l’EIIL. Même en temps de guerre, il existe des règles qui ne doivent jamais être transgressées. Tuer des prisonniers est un crime de guerre. Le gouvernement doit immédiatement mener une enquête impartiale sur ces homicides et traduire en justice leurs auteurs présumés", a déclaré Donatella Rovera, spécialiste des situations de crise, qui se trouve actuellement dans le nord de l’Irak.
Les survivants et les proches des victimes ont déclaré à Amnesty International qu’environ 50 détenus sunnites avaient été tués dans les locaux de l’Agence de lutte contre le terrorisme à al Qalaa (Tal Afar), dans la nuit du 15 juin.
Le maire de Baquba, Abdallah al Hayali, a déclaré à Amnesty International que son neveu, Yassir al Ali Ahmed al Hayali, âgé de 21 ans, faisait partie des 50 victimes d’exécutions extrajudiciaires au poste de police d’Al Wahda, dans le quartier de Mufaraq, aux premières heures du 16 juin. Il a ajouté que Yassir avait été arrêté environ un mois plus tôt, et torturé (arrachage des ongles, décharges électriques, etc.) pendant sa garde à vue.
Amnesty International enquête actuellement sur des informations faisant état d’un grand nombre de condamnés tués par l’EIIL dans la prison de Badoush, à Mossoul.