Connnaissiez vous la légende du romancier américain Trevanian? En effet, celui ci est un des auteurs sur lequel les rumeurs les plus incroyables ont circulé et qui a attisé la plus folle curiosité du monde littéraire.
Un écrivain sans visage dont les livres se sont vendus à plus de cinq millions d’exemplaires et on,été traduits en près de quinze langues sans qu’il ait jamais fait de promotion dont le célèbre La Sanction en 1972, succès planétaire qui sera adapté au cinéma trois ans plus tard par Clint Eastwood.
En 1983un article du Washington Post révèle qui se cache derrière Trevanian, et l’éditrice du Who’s Who in America renchérit : elle indique que le véritable auteur s’appelle Rodney Whitaker, qu’il est né au Japon en 1925, est titulaire d’un doctorat en communication et a été professeur à l’université du Texas. Bien que l’auteur véritable ait été découvert, cela n’empêche pas le mythe de perdurer au rythme des parutions sporadiques de Trevanian :
Parmi ses romans les plus célèbres, figure "The Main", réédité à la rentrée 2013 chez l'excellente maison d'édition Gallmeister, et un polar très noir, certes un peu daté, mais au rythme très envoutant que j'ai lu il y a quelques semaines.
The "Main", c'est le nom qu'on donne au boulevard Saint-Laurent à Montréal, la véritable colonne vertébrale d'un quartier où prostituées, escrocs minables et clochards cohabitent avec les ouvriers et les nouveaux immigrants en quête d'un monde meilleur. Bourdonnante d'accents divers, mouvante et bruyante comme la foule qui s'y presse, la “Main” connaît aussi son lot de crimes. Depuis trente ans, le lieutenant Claude LaPointe la parcourt en veillant jalousement sur “son” quartier.
Accompagné d'un jeune policier qui s'étonne de ses méthodes peu orthodoxes, LaPointe enquête sur un meurtre commis au fond d'une ruelle de son territoire. Cette affaire d'apparence banale le conduira face à ses propres démons et le poussera peut-être à accepter l'inacceptable.
"The main" présente la particularité, comme certains autres grands romans noirs d'être autant une peinture sociale d'un quartier misérable, presque à la manière d'un roman de Zola qu'un roman policier.
Avant même d'être une enquête policière, ce roman est surtout une belle et puissante une étude de moeurs, une réflexion sur le bien et le mal, Lapointe et son jeune acolyte vont croiser, lors de leurs recherches, tous ces êtres qui composent cet melting pot qu'est la Main : immigrés italiens, prostituées, commerçants, rescapés de la Seconde Guerre Mondiale, marginaux....On pense parfois un peu au chef d'oeuvre d'Hubert Selby Jr last exit to Brooklyn, mais ce roman possède néanmoins sa petite musique bien à lui.
On apprécie dans ce roman tout particulièrement l'excellent peinture de ce flic bien de son époque (les seventies), et ce roman policier se lit avec une pointe de nostalgie particulièrement agréable.
Si l'enquête patine parfois un brin, avec quelques passages un peu moins passionnants, le dénouement, surprenant enlève le morceau et font de "The Main" un incontournable du roman noir des années 70 et une façon de tenter de percer ce mystère Trevanian.