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Totalement blanchi

Publié le 01 juillet 2014 par Malesherbes

Après l’annonce de la mise en garde à vue de Nicolas Sarkozy, ses supporters se sont montrés plutôt discrets. Mais quelques-uns ont tenu à venir au secours de leur champion. Leurs éléments de langage sont les suivants :

- Cela prouve qu’un Président de la République redevient à l’issue de son mandat un citoyen comme les autres.

- Laissons la Justice faire son travail.

- N’oublions pas la présomption d’innocence !

Sur ce dernier point, on peut rappeler le cas qu’en faisait le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy lors de l’arrestation d’Yvan Colonna. Il s’exclamait alors triomphalement devant les caméras, le 4 juillet 2003 : « Nous avons arrêté l’assassin du préfet Erignac ! »

Certains ont été plus offensifs. J’ai entendu ce matin sur France Info un député UMP, dont j’ai oublié le nom, déclarer que c’était de l’acharnement, qu’il n’y avait d’ailleurs qu’à voir comment, dans l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy avait été « totalement blanchi ». J’ai aussi vu ce soir à la télévision Nadine Morano reprendre la même antienne. Tous ces inconscients n’ont assurément pas lu l’ordonnance de non-lieu rendue le 7 octobre 2013 par les juges Jean-Michel Gentil et Valérie Noël pour Nicolas Sarkozy. S’ils en avaient pris la peine, ils auraient pu lire ceci « le comportement incriminé de Nicolas Sarkozy, à savoir sa demande d’un soutien financier occulte […] formulée à Liliane Bettencourt, personne âgée et vulnérable, alors […] qu’il est candidat déclaré à l’élection présidentielle, est un comportement manifestement abusif. » Si, faute de preuves recevables, Nicolas Sarkozy n'a pas été poursuivi, il ne peut prétendre avoir obtenu ici un certificat d'honorabilité. Voilà un blanchiment qui a laissé des traces plus que douteuses.

En outre si, comme il semble prouvé, ce parangon de vertu a bien acquis un téléphone mobile sous le nom de Paul Bismuth, ignorait-il que l’usurpation d’identité est un délit ?


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