L’architecture House de Bruxelles présente actuellement une exposition des photographies de Filip Dujardin. Au même moment, un livre présentant son travail de 2007 à 2014 vient de sortir sous le nom de Fictions chez Hannibal avec le soutien d’A+.
Nous avons rencontré le photographe lors de l’inauguration de l’exposition et lui avons demandé pourquoi cet amour de l’architecture.
Je ne suis pas architecte, je suis photographe et historien de l’art mai j’ai un certain bagage sur l’histoire de l’architecture. Après avoir étudié l’histoire de l’art, j’ai étudié la photographie en cours du soir.
Donc, dans la photographie, c’est plus l’architecture qui vous intéresse que le portrait par exemple ?
Oui, je suis fasciné par l’architecture et surtout par les formes architecturales comme une forme sculpturale. En tant que photographe ça m’intrigue, c’est un vrai challenge.
Est-ce que la nature est présente dans votre travail ?
Bien sûr ! Un bâtiment n’est jamais seul et l’environnement des bâtiments c’est la vie.
Le contexte est donc important ?
Oui bien sûr. L’architecte aime que son bâtiment évolue dans un certain contexte et il aime voir qu’ il a fait le bon choix. Je joue régulièrement avec le contexte même si, souvent, je place les bâtiments un peu isolés pour mettre la construction en avant et pour montrer la forme du bâtiment sans perturber la silhouette du bâtiment.
Alors revenons au photo montage, pourquoi ne pas juste faire des photos d’architecture ?
Quand tu photographies un bâtiment existant, t’es toujours obligé de montrer qu’il existe tel quel. Tu ne peux pas intervenir, ni avoir un point de vue.
J’ai toujours essayé de construire moi-même. J’ai cherché comment bâtir mes propres bâtiments mais je ne suis pas architecte. Je n’aurai jamais cette chance de voir un de mes projets sortir de terre. La photo montage me le permet.
Quand on regarde les photographies, on a un résultat très mat et peu coloré. Pourquoi ?
Oui c’est vrai. Les photographies sont très claires, il n’y a pas des choses qui soient troubles. Il y a beaucoup de gens qui disent que ça, c’est mon style. Je suis très analytique. J’aime jouer avec la lumière mais ce sont les formes en définitive qui m’intéressent le plus.
Maintenant, vous êtes reconnu par les architectes. Cela vous fait plaisir ?
Parfois, ils sont jaloux parce que je travaille avec une certaine liberté qu’ils n’ont pas ! J’évolue dans un monde visuel.
Parce qu’il n’y a pas de problèmes d’ingénierie, tout tient !
C’est ça. Je travaille entre une ligne de la réalité et de l’irréalité. Ça, ça m’intéresse et la frontière est très mince pour avoir un certain effet. Ceux qui voient les photos sont un peu surpris, confus. C’est ça que je recherche dans mon travail.
Plus d’infos :
Exposition jusqu’au 3 juillet 2014.
Détails : voir le site de l’Architecture House.