LYNCH KIT
Je n'en connais pas une seule, qui ne pigmenterait ses lèvres de rouge ardent, à l'idée de rencontrer David Lynch.
Le cinéaste est d'abord un peintre et il ne s'en cache guère. Les archétypes qui ont fait sa bonne fortune sont tous nimbés des halos colorés au travers desquels il perçoit le monde.
A la place des yeux, je ne jurerais pas qu'il ne possède des phares, toujours allumés.
Sans doute Lynch espère-t-il que la Fée Electricité le placera un jour définitivement sous haute tension.
En attendant, le cinéaste dont Pierre Collier vient de réaliser l'affiche 2008 du Festival de Cannes à partir d'un incandescent photogramme, a effectué la semaine dernière une courte escale à Paris avant d'anticiper sa migration cannoise.
Le temps pour David Lynch de dédicacer ses ouvrages au Publicis Drugstore et peut-être même de répondre à quelques questions. David Lynch de Missoula dans le Montana (et d'Hollywood), dont l'oncle et la tante possédaient, justement, un drugstore.
Lynch vient de publier Mon histoire vraie, Rubik's cube moins anecdotique qu'il n'y paraît au premier abord. Dans ce puzzle en forme de memento mori, il surexpose son credo : à chacun sa propre vision. On n'y découvrira donc aucune élucidation et pas le moindre sésame. Mais quel spectateur en voudrait encore ?
Il n'y a guère que les journalistes pour penser qu'une clef concordante les attendra au virage d'une interview bien négociée, reposant sur le velours bleu du coffret à partir duquel Mulholland Drive se volatilisa un jour dans les abîmes des salles de cinéma, préfigurant l'éblouissant INLAND EMPIRE.
Si le coffret et la clef de Mulholland Drive demeurent inoubliables, c'est que l'énigme enfantine que nous partageons tous, ce désir fou de trésor enfoui et retrouvé, était bel et bien inversée par le facétieux Lynch. Nous disposions de la clef et nous disposions aussi du coffre mais plus du tout du fond. Car le fond dérapait.
A cette brûlure vive dans l'inconscient de chacun, Lynch répond, page 110 de son livre, par une formule lapidaire. Sous le titre "Le coffret et la clef", il écrit avec un irrésistible humour - pour lequel il mériterait qu'on l'enferme à vie dans une salle de cinéma en compagnie de ses films - "Je ne sais absolument pas de quoi il s'agit".
Revoir tout Lynch, parcourir des yeux son oeuvre picturale exposée au printemps 2007 à la Fondation Cartier, en vue de quelques questions hâtivement posées au milieu des fans qui attendent avec fureur un autographe de Lynch comme s'il s'agissait d'une rock star (... en vrai c'est une rock star), m'aura permis d'apercevoir que dans l'unique livre qu'il ait jamais signé, Lynch grave dans le marbre les quelques principes auxquels il n'a jamais dérogé. Et de finir de me persuader de la grande cohérence du monde lynchéen. Un monde où les objets et les personnages sont inventés intégralement par Lynch en même temps qu'ils font irruption, encore tout cotonneux, de nos propres imaginaires.
Pour une fois, dans Mon histoire vraie, Lynch repousse le commentaire des autres (généralement, plus ceux-ci sont proches d'une vérité plus il rétorque "non" dans un jeu de froid/tiède/chaud/brûlant qu'il maintient depuis toujours avec ses décodeurs) afin de prendre la plume.
Il égrène son attitude par rapport à Hollywood, les studios et les projections tests, mais aussi il évoque le bon sens nécessaire à la pratique du cinématographe, son avenir technologique, la peur, les rêves, le Bob's Big Boy, Fellini, le sommeil, les lieux, Kubrick, les castings, l'importance des sons, l'obscurité, la souffrance, les films, et surtout la créativité qui existe, selon lui, en chacun.
Je ne suis pour rien dans l'énumération qui précède, je ne fais que reprendre quelques titres parmi les entrées de chapitre. L'ensemble est rédigé de manière sobre et universelle, c'est-à-dire avec un pragmatisme et une clarté assumés, qui pourra faire sourire, concernant Lynch.
Pourtant, les fantasmes aboutés qu'il nous verse dans l'oeil depuis 1967, depuis son premier court métrage Six Men Getting Sick jusqu'à son plus récent long métrage, INLAND EMPIRE, ont depuis longtemps convaincu mes sens que son cinéma était bien plus que du cinéma, une forme d'hypnose à haute dose offerte à des aveugles.
Visionnaire et excellent promoteur de ses idées, Lynch l'a toujours été. Dans Mon histoire vraie, sous-titrée "Méditation, conscience et créativité", il met en évidence son mode d'emploi depuis trente-trois ans : la méditation. Que lui importe qu'il paraisse promouvoir une sagesse à la mode ou non à Hollywood. Quand d'autres ne jurent plus que par la cabbale, lui dédie son livre à Sa Sainteté Maharishi Mahesh Yogi et n'oublie pas, avant d'entamer certains des courts textes qui constituent ses chapitres, de citer les vers des Upanishads ou de la Bhagavad-Gita. On lui demandait jusqu'à l'épuisement une clef, il en tend une. Voilà. Débrouillez-vous.
Une bonne demi-heure avant l'arrivée de Lynch, le Drugstore est devenu une forêt lynchéenne. On y rejoue Twin Peaks à l'envi. La foule, compacte, ose avouer ce qu'elle est, voyeuse avant tout ; elle développe ses tentacules : portables, objectifs, appareils à lentilles et enregistreurs d'images ont tous entrouvert un oeil doré, pointé sur le drap blanc qui fera office de fond lumineux à la dédicace. Derrière ce panneau, seuls les libraires le savent, se cachent des livres pour enfants.
Sûr que David Lynch aimerait cette idée, mais jamais il ne le saura, pris dans la vitesse d'une tournée européenne pour laquelle il a choisi le réel au détriment des émissions de télévision. On l'a donc plus vu en interview "one to one" avec des journalistes de presse écrite qu'invité sur des plateaux de direct.
Ainsi Lynch se confronte au monde "vrai" comme il a recommencé de le faire avec INLAND EMPIRE, pour lequel il est descendu dans les rues de Los Angeles, Laura Dern enlacée d'un bras, une vache enchaînée à l'autre, afin de faire sa propre promotion : littérale et agricole. Je pensais pour ma part qu'il s'agissait tout autant d'un hommage à son père, chercheur auprès du Ministère de l'Agriculture, qui ne quittait jamais son chapeau de cow-boy (ce qui faisait honte au petit David) ; il marchait des kilomètres plutôt que de prendre un bus ou un métro. J'ai été confirmée dans cette intuition par Lynch lui-même, qui révéla la mort de son père au détour d'une question que je lui posais sur le bois, donc au détour du bois. J'y reviendrai.
Réalisateur lui-même de films de pub, grand inspirateur pour la création publicitaire, Lynch à Paris arrive enfin au Drugstore. Il arrive à l'heure, seul, par l'entrée des Champs Elysées, ainsi que je l'ai conseillé à son attaché de presse cinéma Jérôme Jouneaux qui le lui a doctement indiqué (je le remercie ici pour sa gentillesse). L'entrée rue Vernet est la plus proche de la librairie, des caméras intempestives l'y attendent déjà comme je l'avais escompté. Nous doublons donc tout ce monde appareillé, Lynch salue François Verdoux, son éditeur chez Sonatine Editions, Marie Misandeau, éditrice chez Sonatine, et Nicolas Richard, le traducteur de l'ouvrage, également présent au Drugstore, très attentif et toujours pertinent.
David Lynch veut uniquement parler de méditation ; le reste, à chacun de le lire, pour soi : n'importe quel fan le comprendrait. Pas moi. Je veux cadrer cette dédicace sous l'auspice des KITS exécutés par Lynch, modernes ex-voto (le premier fut créé pendant la réalisation d'Elephant Man). Il y eut un FISH KIT puis un CHICKEN KIT. Et sans doute bien d'autres. Lynch s'en explique quelque peu dans ses Entretiens avec Chris Rodley (éd. Cahiers du cinéma). Ces kits, à la manière de maquettes d'avions ou autres modes d'emploi techniques, décomposent un squelette et révèlent la mécanique d'un organisme. Lynch a annoté chacune des reliques qu'il expose. Son écriture évoque un dessin penché et sombre. L'ensemble recèle une poésie sourde. Fascinante. Parfois, comme sur le Bee Board, des abeilles exposées, non démantibulées, sont renommées chacune au gré de la fantaisie de Lynch. L'humour l'emporte alors sur la captation de la sauvagerie.
Mais qu'est-ce qui intéresse VRAIMENT Lynch au-delà de cette sauvagerie vitale, qui éclabousse les dents de ses héroïnes, sous la pâte de leur surabondant rouge à lèvres, censé masquer leur voracité effrayée d'elle-même ?
David Lynch vient de s'installer à la table de dédicace, les enregistreurs crépitent, et il a répondu "non" à mon concept de KIT LYNCH, étiquette dont j'ai affublé d'entrée son ouvrage. Nous sourions. Comme dans ses films, il adore le café (qu'il vend sur son site : "le café a des grains, Lynch aussi") et le très bon vin rouge, m'a confié Jérôme son attaché de presse cinéma. Fabrice le caviste du Drugstore et Victor, mon porte-bonheur pour chaque signature au Drugstore, ont dû passer une partie de la nuit à disserter sur le vin qu'ils allaient choisir, je les vois d'ici.
La valeur rouge, et son rapport à la bouche, n'est décidément pas à prendre à la légère, je me dis, en voyant Lynch apprécier son vin, y tremper ses lèvres et me glisser qu'il est délicieux. Il a du rouge aux lèvres. Bientôt le verre renversé sur la nappe, il se parfumera le cou d'esprit de vin, superstitieusement. Lynch se lance dans ce qui lui importe à présent : la méditation.
En le lisant, j'ai essayé pour voir. Je me suis glissée au travers des rideaux qu'il décrit. Il raconte une trilogie de couleurs au travers desquelles il tombe en méditation. Apaisant. Le plus important, apparemment, c'est le son et la vibration (Lynch est un sound designer passionné).
Je le regarde en face, en temps réel. Je n'ai pas de caméra devant l'oeil. Lynch qui parle reproduit toujours le même geste, d'une main haut levée, qui vibre dans l'espace. Je l'ai déjà vu sur de nombreuses vidéos. Il se sert de son bras comme d'une marionnette, un double de lui-même. Sa main devient vite une véritable interlocutrice pour son public, elle serpente et ondule. Au fil du temps, à tour de rôle, les équipes de tournage, Angelo Badalamenti, le compositeur attitré de ses films, et même ses comédiens ont évoqué cette main ondulatoire et vibrante, qui sert à Lynch d'indication fébrile et de signe mimétique. A chacun d'y percevoir intuitivement de quoi il s'agit exactement. Et d'y retrouver sa propre intuition.
Au bout de cette main, la caméra digitale a trouvé récemment sa place naturelle. La rencontre fut un coup de foudre. Pour David Lynch qui l'évoque dans son livre, le film est mort ; il ne croit plus qu'à la caméra digitale. Avec une main pareille, qui semble jouer à la verticale sur un clavier imaginaire, qui est-ce que cela étonnerait ? Avec le temps, Lynch est devenu, pour nous français, un hybride de Glenn Gould et de Monsieur Hulot. La ressemblance est frappante.
Suit une salve de signatures.
Je me retrouve à ouvrir les ouvrages que je tends à la compagne de Lynch, Emilie, super professionnelle sur ce job spécifique de la dédicace. Elle s'est soudain matérialisée à mes côtés. Certains sont venus avec des posters, des agendas, des DVD à signer. Ils ont parfois une missive secrète, une offrande, un DVD à donner à regarder. Certains savent exactement quelles photos ils veulent voir dédicacer : un bonhomme de neige, ou encore Lynch petit à côté de son père, lequel préfigure sa forme mature, tant il lui ressemble fort. Lynch me demande un "magic pen". Peu m'importe que ce soit là le terme américain pour les gros marqueurs, il lui faut un "magic pen", il m'a tendu une perche, je m'y agrippe. Je lui demanderai plusieurs fois s'il a trouvé son "magic pen". Je ne le lâche pas. Il sourit.
Le monde de Lynch, très abstrait, s'enroule autour de quelques objets fétiches que j'aurais pu disposer sur l'un des rayonnages de la librairie.
Pour la plupart il les a façonnés lui-même, comme il construit ses lampes, banquettes et tables ; même le bébé d'Eraserhead est un objet - mouvant, mais c'est un objet.
Il a retrouvé il y a peu le plaisir des hangars nus de cinéma, ces décors jaloux de leur unique loi fictionnelle, au milieu desquels il a fait ses classes et vécu plusieurs années du temps de l'Académie de cinéma où il engendra Eraserhead, annexant des locaux décatis. Dans son film le plus récent, on voit une réplique sismique d'une grande beauté à ces premiers hangars, cette première vision sur le cinéma. Regarder dans INLAND EMPIRE c'est comme forer dans la filmographie de Lynch jusqu'au premier film, projeté sur un écran en relief, et regarder au travers, par ce conduit.
Dans ce monde de jonctions imaginaires et d'inventivité technique, pragmatique et mathématique, abstrait et fétichisé, le bois est le premier matériau conducteur d'énergie.
Impossible pour moi de passer à côté de ce petit chapitre page 114, intitulé "Le travail du bois", rare texte dans lequel Lynch en dit plus, dans ce livre par ailleurs généreux et libre. Je ne sais pas s'il en dit plus que ce qu'il pense, plus que ce qu'il sait, ou plus que ce qu'il croit. Je présume qu'entre le travail de montage selon Lynch, et le travail du bois dont il parle, il y a plus que des réminiscences. La texture organique et tendre est de même nature. La manière dont on la frotte pour organiser la fusion de deux parties aussi. Qu'il s'agisse du frottement du doigt, de l'oeil ou de l'imaginaire.
Je pose ma question boisée, pressée par le staff de Lynch qui veut partir. Je me doute qu'il ne résistera pas à cette question sur le bois qui fabrique la texture de ses rêves et de ses films. Lui qui gamin, au fur et à mesure des déménagements de ses parents, découvrait dans les forêts à chaque reprise de nouveaux compagnons parmi les arbres, allant jusqu'à goûter leur sève, fou d'amour pour les pins et les sapins Douglas.
Ainsi avons-nous eu droit à une renversante "leçon sur le bois" faite par Lynch au Drugstore. Certains en sont encore interloqués.
Le moment des séparations n'est jamais drôle, et pour ma part, j'avais encore tant à demander, sans chercher à élucider.
Sachez aussi qu'un sandwich au brie, dont j'avais longuement fomenté l'entrée en scène, est venu chosifier Twin Peaks et faire rire l'assemblée - Lynch a promis d'en faire une relique à jamais et je ne désespère pas d'un KIT SANDWICH BRIE PARISIEN -, avant que je ne glisse au cinéaste épris de son, l'excellent CD Cheval-mouvement de Rodolphe Burger (Kat Onoma). Un élixir déjà ancien, dont l'écoute, ai-je lancé à Lynch, devrait "faire du bien à vos oreilles". Je jurerais avoir vu approuver, à cet instant, les oreilles du maître, expert, comme vous le démontreront les images et (prochainement) vidéo visibles sur ce blog en masques humoristiques et grimaçants.
Enfin, comme d'habitude, j'ai oublié de demander un autographe pour moi. Je ne suis pas sûre d'en vouloir, je préfère les films. J'ai posé par mail quelques questions supplémentaires à Nicolas Richard, son traducteur, que je n'avais pas eu le temps de lui soumettre. Les voici, avec ses réponses.
Question triple
1. Sur le titre traduit. Pourquoi et comment. 2. Sur la place des mots dans la phrase de Lynch, très formelle, non ? A l'image d'un plasticien mais avec des mots d'une grande universalité... 3. Comment traduiriez-vous "David Lynch".
Réponse triple
1. Le titre du livre est un clin d'oeil au film de Lynch intitulé The Straight Story (1999) sorti en France sous le titre Une histoire vraie.
2. Lynch s'exprime avec simplicité, oui. Sa syntaxe et son champ lexical me font penser à son cinéma : ces scènes d'exposition de la vie quotidienne, simples, du moins en apparence... jusqu'à ce qu'une musique qu'on n'avait pas remarquée s'insinue et gagne en intensité. Il faut savoir que le livre est la retranscription de propos de Lynch lors d'un cycle de 13 conférences dans des universités américaines. L'élocution (et la gestuelle) de Lynch sont très inspirées de Maharishi Mahesh Yogi : la volonté de s'exprimer en termes qui puissent être compris de tous ; la main qui pianote dans le vide est une réplique du gimmick de son gourou, mort il y a quelques mois.
3. Lynch, c'est lyncher, le lynchage. Le lynchage de David ?!
Isabelle Rabineau
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de la vidéo de la rencontre avec David Lynch >
David Lynch
Mon histoire vraie - Méditation, conscience et créativité
Traduit de l'anglais (Etats-Unis, Catching the Big Fish)
par Nicolas Richard
Sonatine éd. 2008
19 euros
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David Lynch
Entretiens avec Chris Rodley
Traduit de l'anglais (Etats-Unis, Lynch on Lynch)
par Charlotte Garson et Serge Grünberg
Ed. Cahiers du Cinéma 2004
50 euros
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David Lynch
The Air is on Fire
Entretien avec Kristine McKenna (catalogue + CD)
Fondation Cartier pour l'art contemporain / Ed. Xavier Barral 2007
49,50 euros
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P.S : On lira chez le même éditeur (Sonatine), l'ouvrage particulièrement enlevé de Juliette Michaud, correspondante à Hollywood pour un magazine de cinéma français prestigieux. Depuis plus de dix ans, l'auteure assiste aux fameux Junket, ces marathons qui mettent face à face dans un jeu de tables tournantes (abracadabrantesque) journalistes et acteurs supracélèbres. Dans son roman - où tout est vrai -, la jeune femme révèle une plume maligne et surprotéinée en anecdotes stupéfiantes. Elle décrit aussi bien la ville des grands studios que celle des maisonnettes exotiques que l'on connaît moins : une campagne apaisée, bucolique où les écureuils accomplissent pour le fun des salto arrière et où l'on marche, si l'on n'y prend garde, sur des pamplemousses quand on ne croise Jodie Foster à la superette. A ce propos, Juliette Michaud est la reine des plats hollywoodiens/écolos/végétariens et toute fashion victim se doit de lire son livre.
Dans la famille Coppola, on suivra longuement et avec fièvre la route de Francis Ford qui nous accueille dans son Ranch, et même celle de Sofia qui envoie un "goodies" pour la sortie de Lost in Translation : un service à thé japonais, offert à Juliette par la prod (trop cool). Petit à petit, charmé - envoûté très littéralement -, le lecteur plante ses pas dans ceux de Juliette, parfaite Frenchie au pays des publicistes, ces attachées de presse stars, parfaitement démoniaques.
Mine de rien, le lecteur cinéphile trouvera dans ce livre autant à croquer que dans les ouvrages de Truman Capote et autant à observer, humer et deviner que dans l'un de ses films forcément préféré : All about Eve.
Last but not least, Juliette Michaud nous a confirmé - elle a eu l'incroyable privilège de descendre Mulholland Drive en limo avec David Lynch - que le cinéaste entretenait effectivement avec le bois une relation des plus étroites. Sa maison "à la campagne, juste en dessous de Mulholland Drive" (sic), contient un véritable atelier de menuiserie ; les outils de menuisier "c'est même ce que l'on voit en entrant au premier abord", nous a confié Juliette Michaud off, mais surtout notre oeil ne nous avait pas trompé : le canapé de style danois contemporain, présent dans INLAND EMPIRE et dans Lost Highway, est bien une création perso de David Lynch. Too much !
Juliette Michaud
Junket - Les aventures d'une journaliste propulsée tête la première dans les rouages du système hollywoodien
Sonatine éd. 2008
18 euros
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