Un vent de cendres – Sandrine Collette

Par Theoma


« Envoûtée par l’attraction qu’exercent les monstres et qui fait qu’on ne peut pas s’empêcher de les regarder, ni de croire qu’ils pourraient se transformer en princes et être sauvés. »

Les vendanges en Champagne, c’est crevant mais l’ambiance est mortelle.

Je sais, le jeu de mot est pourri mais il faut savoir profiter des petits plaisirs de la vie. Vous le savez, peu de policiers trouvent grâce à mes yeux. Je ressens, de plus en plus, la difficulté de passer outre l’écriture pour me concentrer sur l’histoire. Et, avouons-le, l’écriture est le principal handicap de nombreux polars.

Après un premier roman très remarqué, Sandrine Collette s’amuse à mélanger les genres en proposant un thriller psychologique proche du conte. Tous les ingrédients sont réunis : l’ogre, le grand méchant loup, la princesse et le chevalier. Malin avec son titre qui se révèle à la fin, effrayant et bien ficelé, Un vent de cendres est un roman qui, pourtant, aurait pu gagner en profondeur. S’il m’a laissée un peu sur ma faim, force est de constater qu’il remplit parfaitement son office. Je n’ai pas pu le lâcher avant la fin. Glaçant, angoissant, je l’ai refermé avec quelques sueurs froides et la curiosité de découvrir le précédent roman de l'auteure.

Denoël, 272 pages, 2014

Extrait

"Octave l'imagine comme une vague immense, avalant tout sur son passage, et qui comme toutes les vagues ira échouer sans force et sans avenir, vomissant ses violences, sur une plage inerte. Peut-être lui faut-il encore du temps pour apprendre la vie, ses compromis et ses demi-mesures. Il se trouvera bien un jour qui l'obligera à ça. Un jour si proche."

Lu également par… Sandrine, Jostein, Aifelle,...