Manifs sanglantes sous la cinquième

Parmi tous les synonymes qu’on peut accoler au mot République, le mot transparence n’est pas forcément celui qui vient le premier à l’esprit… La série de polars historiques déclinée par Glénat depuis un an vient le prouver et nous raconte quelques grands événements qui ont marqué l’histoire contemporaine. Le concept est désormais connu. Prenez plusieurs dessinateurs, une enquête policière avec un arrière plan politico-historique et vous obtenez une nouvelle série « Les mystères de la République « .

Nous voici donc transportés au vingtième siècle, pendant les troisième, quatrième et cinquième République. Chacune d’elles a produit son lot de mystères, de scandales politiques et d’affaires en tous genres. Le premier tome de cette série, paru il y a quelques mois, Les mystères de la Troisième république, sous titré Les démons des années 30. En 1937, Lucien Fabre, directeur du journal antirépublicain La Vérité, est assasssiné. Pour quelles raisons? Dans une France minée par les ligues d’extrême droite, tiraillée entre idéologies fascistes et communistes, les carrières se font et se défont au gré des articles de journaux. Le commissaire Peretti enquête…Dans les mystères de la quatrième république (Les résistants de septembre) on se retrouve dix ans plus tard, en 1946, dans un village du Lubéron. La découverte du cadavre d’un résistant communiste va réveiller de vieux fantômes. Le commissaire Coste reçoit une lettre anonyme. Il y a d’autres cadavres, lui dit-on. On découvre bientôt un charnier. Les recherches vont s’orienter vers les milieux colaborationnistes…

Dans « Trésor de guerre », enfin, le volume consacré aux mystères de la cinquième république, c’est 1959 et la guerre d’Algérie qui entrent en scène. Luc Chevallier, jeune homme de bonne famille, est assassiné dans la rue du Bac à Paris par deux individus qui lui volent son sac. Le commissaire Verne, chargé de l’enquête, découvre que la victime était un ancien militaire revenu meurtri de son expérience en Algérie. On plonge alors au coeur des réseaux de financement du FLN en métropole…

Dans le tome 2, « Octobre noir », paru en mai, on retrouve le commissaire Verne, confronté cette fois au meurtre de Mohamed Mansouri, un épicier algérien dont le corps criblé de balles git dans une ruelle parisienne, trois jours après la grande manifestation organisée par le FLN ( 17 octobre 1961) et qui tournera au massacre.

Vérités historiques?

Cette série policière est portée par trois dessinateurs: Pierre Wachs, Alfio Buscaglia et François Ravard. Un seul scénariste en revanche, Philippe Richelle, a imaginé ces histoires. Le projet, ambitieux et séduisant, a semble-t-il déjà rencontré son public. La série, indique l’éditeur, aurait ainsi été vendue à près de 100.000 exemplaires en quelques mois.

On regrettera toutefois, dans les différents tomes parus jusqu’à maintenant, certaines libertés prises avec l’Histoire. On reconnaît parfois, mais ils ne sont pas nommés, quelques personnages ayant réellement existé (le ministre Salengro, Stavisky, etc. Les intrigues parfois très ( trop?)  touffues et une profusion de personnages ralentissent aussi une lecture rendue très agréable par ailleurs par des dessins très alertes.

• Les mystères de la cinquième république ( tome 2: Octobre noir)
• Scénariste: Philippe Richelle.
• Dessin: François Ravard.
• Editeur: Glénat (collection Grafica)
• Prix du volume: 14, 50 €